
Des députés au Parlement européens ont exprimé lundi leur inquiétude de la situation des prisonniers politiques sahraouis détenus dans les prisons marocaines pendant la pandémie de Covid-19.
Lors d’une réunion de la sous-commission des droits de l’Homme (DROI) du Parlement européen, tenue en visioconférence lundi à Bruxelles, sur l’impact des politiques de réponse à la pandémie de Covid-19 sur la situation des droits de l’Homme dans les lieux de détention, les deux députés espagnols au Parlement européen, MM.
Manu Pineda et Miguel Urban Crespo ont attiré l’attention de l’institution législative européenne sur la situation des prisonniers politiques sahraouis dans les prisons marocaines en ces temps de crise sanitaire. C’est ainsi que M. Pineda a déploré le fait que la décision des autorités marocaines de libérer environ 5000 prisonniers comme mesure de réponse à la crise de Covid19 n’a pas été mise d’application pour les prisonniers sahraouis. Quant à M. Crespo, il a souligné que les prisonniers politiques sahraouis restent toujours incarcérés dans les prions marocaines et ce, malgré l’appel lancé par la Haut-commissaire aux droits de l’Homme, Mme.
Michelle Bachelet.
Il a, à ce propos, rappelé l’engagement du Parlement européen à demander la libération de tous les prisonniers politiques et appelé, par conséquent, la sous-commission DROI à insister sur ce point.
A cet égard, il convient de rappeler que la députée portugaise au Parlement européen, Mme.
Sandra Pereira, avait interpellé la Commission européenne sur la situation de la population sahraouie dans les territoires sous occupation marocaine et les prisonniers sahraouis dans les prisons marocaines, pendant cette pandémie, en pointant du doigt le manque des infrastructures sanitaires et des moyens techniques nécessaires pour faire face à cette pandémie.
"La situation sur le terrain devient de plus en plus difficile alors que la répression et l'occupation coloniale par le Royaume du Maroc se durcissent", avait-elle indiqué dans sa question écrite adressée à l’exécutif européen, fin avril dernier.
Cet échange de vues a eu lieu, en présence des hautes personnalités invitées à intervenir, à savoir M. Malcolm Evans, Président du sous-comité des Nations Unies sur la Prévention de la torture, Mme.
Françoise Tulkens, ancienne juge et vice-présidente de la cour européenne des droits de l’homme, M. Philip Dam, Directeur à l’ONG "Human Rights Watch" et M.
Gerald Staberock, Secrétaire Général de l’Organisation Mondiale contre la Torture.
Ces derniers ont souligné, à ce titre, l'importance de repenser le système carcéral et les peines de prisons pendant la pandémie de Covid-19, de réduire la surpopulation des prisons et de garantir les conditions d'hygiène et les mesures de distanciation sociale, de même qu’ils ont mis l’accent sur l’importance de l'accès aux soins de santé de base pour les détenus comme élément essentiel de la dignité humaine et des droits de l’Homme.