L'opposant togolais Agbéyomé Kodjo, arrivé deuxième à la présidentielle de février et arrêté mardi à son domicile, a été libéré vendredi soir et placé sous contrôle judiciaire, selon ses avocats.
"M. Kodjo a été libéré vendredi soir et placé sous contrôle judiciaire, avec des conditions", a déclaré Me Claver N'dry, l'un de ses avocats. Selon une note du doyen des juges d'instruction, l'opposant a interdiction de quitter le Togo sans autorisation et ne doit pas faire de "déclarations tendant à la remise en cause des résultats de la présidentielle du 22 février".
Il est également interdit de "tous propos, déclarations, ou attitudes tendant à remettre en cause et à saper l'ordre constitutionnel et institutionnel". L'immunité parlementaire de M. Kodjo avait été levée en mars, à la demande du parquet de Lomé, pour s'être autoproclamé "président de la République", appelant la nation et les forces armées à "se mobiliser contre le pouvoir", des propos et agissements relevant "des qualifications de troubles aggravés à l'ordre public (...) et d'atteinte à la sécurité intérieure de l'Etat", selon le pro cureur.
L'opposant a été arrêté mardi à son domicile et conduit au Service central de recherches et d'investigations criminelles (SCRIC) de la gendarmerie. Il avait manqué de se rendre à des convocations de la gendarmerie, le 1er puis le 9 avril, et de nouveau mardi, pour des raisons de "santé", selon ses avocats. M. Kodjo, qui a obtenu 19,46% des suffrages le 22 février, contre 70,78% au président Faure Gnassingbé, selon les résultats officiels, a formulé un recours en justice, rejeté en mars par la Cour constitutionnelle, qui a validé le scrutin. Deux autres dirigeants de l'opposition, Brigitte Adjamagbo-Johnson et Fulbert Attisso, sont également placés sous contrôle judiciaire, selon des sources judiciaires.