Le président du Syndicat national algérien des pharmaciens d’officine (SNAPO), Messaoud Belambri a qualifié mardi la création d’une Agence nationale de la sécurité sanitaire, annoncée lundi par le Président de la République, Abdelamdjid Tebboune, de "mesure nécessaire", en ce sens qu'elle permettra d'anticiper efficacement toute imprévu sanitaire.
Invité de la chaine 1 de la radio nationale, M.Belambri a affirmé que la sortie du Président Tebboune lundi vers plusieurs structures sanitaires à Alger "a donné davantage de confiance aux médecins et à l'ensemble des personnels de la santé", ajoutant que cette sortie a été couronnée par des "décisions importantes", dont la création d’une agence nationale de la sécurité sanitaire qui aura à s'acquitter de "tâches primordiales", notamment de prospection, et ce à la faveur de plans et de recommandations en matière de lutte contre les risques sanitaires.
"Il est temps d’appliquer en Algérie cette mesure déjà adoptée dans plusieurs pays développés dont les USA", a-t-il insisté, ajoutant que le recours à des plans sa nitaires élaborés à priori permettra à l’Etat de confronter n’importe quelle urgence de manière efficace et rapide.
Et d’ajouter que cette agence pourra également planifier la mise en place d’une stratégie industrielle des médicaments et des produits pharmaceutiques, assure le même responsable qui a proposé de créer cette instance dans le cadre d’un décret présidentiel.
Evoquant le rôle des pharmaciens dans la lutte contre la pandémie de nouveau coronavirus, M.Belambri a fait état de 11.000 officines réparties sur le territoire national au service du citoyen.
A ce propos, il a mis en avant certains obstacles entravant l'exercice de cette profession en cette conjoncture exceptionnelle dont le manque d’approvisionnement et la difficulté de déplacement durant le confinement sanitaire ce qui empêche les pharmacies d’assurer un service permanant de 24h/24, rappelant que la liste des pharmaciens permanenciers est consultable sur le site web du ministère.
Par ailleurs et dans le cadre de la contribution à l’effort de la lutte contre Covid-19, M.Belambri a fait savoir que le SNAPO avait organisé plusieurs campagnes de sensibilisation et collecté des dons consistant en des masques et équipements médicaux, précisant que 140.000 masques ont été distribués à Blida et à Alger.
Une opération qui devrait être élargie à 15 autres wilayas y compris Bouira et Bordj Bou Aarréridj où 300.000 masque seront distribués.
Il s’agit également de la distribution de 50.000 affiches à travers plusieurs espaces publics pendant la première semaine de l’apparition de la pandémie en Algérie.
Répondant à une question sur la rareté de certains médicaments, M.Belamri a précisé que les malades et les pharmacies souffraient toujours de cette situation.
"Nous avons saisi il y a trois semaines le ministère de la Santé à propos de ce sujet (rareté de certains médicaments), la dernière liste envoyée comporte 100 médicaments de différentes maladies et 100 autres, fortement demandés", a-t-il répliqué.
Quant aux raisons de cette rareté, le même responsable a cité notamment les mesures liées aux opérations d'importation et le problème de la tarification, mettant en garde, par là même, contre le manquement à résoudre ce problème au détriment de la pandémie du COVID-19 qui a retenu l’attention de tous.
Il a appelé à autoriser les distributeurs à approvisionner les pharmacies en chloroquine, traitement utilisé pour soigner certaines maladies chroniques afin d’éviter de mettre les patients concernés en danger.
Concernant le système de santé du pays, M.Belamri a déclaré que "ce système a besoin d’une réforme radicale à travers une action complémentaire et coordonnée entre les secteurs public et privé et les pharmacies d’officine", mettant en avant la nécessité d’organiser le marché du médicament, d’assurer la disponibilité et la stabilité de l’approvisionnement, et de mettre en place une stratégie d’autonomie.
Il a déploré, en revanche, l’absence de la mise en place d’un tissu industriel répondant aux simples besoins dont les gels hydro-alcooliques et les masques, voire même la matière première pour la fabrication de la chloroquine, relevant qu’il y a des compétences algériennes capables de relever ce défi.
Par ailleurs, M.Belamri s’est félicité des instructions du Président de la République concernant l’acheminement des médicaments et des équipements médicaux par le transport aérien, soutenant que "le problème d’approvisionnement existe aussi bien au Nord qu’au Sud".
