Culture

Coronavirus Programmes à l'arrêt, artistes désemparés

Publié par DK NEWS le 14-04-2020, 12h43 | 2
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Pour les comédiens et acteurs, la récente suspension des tournages de  feuilletons, sitcoms et autres tournées artistiques vient s’ajouter à  l'irrégularité des contrats, plutôt rares et synonymes, pour eux, de  difficultés sociales et financières au quotidien. Et la situation des  artistes indépendants, tributaires de contrats saisonniers pour travailler  et espérer gagner de quoi subsister le reste de l'année, est encore plus  précaire en ces temps de crise sanitaire et de confinement des populations,  contraintes d'arrêter ou de réduire drastiquement activités sociales,  économiques et culturelles
Nabil Asli, un des premiers rôles du feuilleton "Machaïr 2" -une  coproduction algéro-tunisienne interrompue à mi-tournage- fait justement  partie du lot. Pour lui, les artistes vont pâtir "financièrement et  moralement" de cette mise au chômage aussi inattendue que brutale, en plein  "haute saison artistique".
Pointant du doigt la "gestion absurde" des télévisions, toutes obnubilées  par les "programmes Chorba" (sitcoms, feuilletons jugés comme des produits  au rabais par les téléspectateurs qui les désignent ainsi par dérision)  censés agrémenter les soirées du ramadan, le comédien veut surtout rappeler  la condition humiliante faite à ces artistes: une situation qui "met  l’artiste à la merci des chaînes privées, alors même que leurs productions  audiovisuelles ne sont soumises à aucune loi...", dénonce-t-il.
Amine Boumédiène est du même avis. Inquiet après l'arrêt du tournage de  "Dar Laâdjeb" -une sitcom dont seuls 15 épisodes sur les 25 prévus sont  bouclés- et ses répercussions sur l'équipe, le comédien s'indigne des  rémunérations des artistes. Des cachets "souvent dérisoires" pour leur  permettre une "vie décente", sachant que la saison pleine se résume, pour  eux, à trois ou quatre mois d'activité dans l’année, au mieux, assène-t-il.
Même son de cloche chez Abdelatif Aliane, le réalisateur de "Nostalgie de  la ville d’Hussein Dey, rue Tripoli, pour qui le confinement va finir par  anéantir l'activité culturelle, déjà "sclérosée". Seul bémol: la crise  sanitaire et la distanciation sociale imposée à tous  "est tout de même  propice à l'écriture et à la création", se console ce jeune artiste, à la  double casquette de documentariste et de poète.
Avec des tournées déprogrammées, Idriss Benhadid, homme de théâtre et  directeur artistique de "Sahra" et "En’Noussour" de Tindouf, est, lui, très  pessimiste pour son avenir et celui de ses troupes. L'épidémie du nouveau  coronavirus et les bouleversements qu'elle a induits sont tout simplement  "catastrophiques, économiquement", se désespère-t-il .
Bien que logé à la même enseigne, Abdelaziz Benzina semble plus résigné.  Tous les galas et cérémonies où le chanteur de Malouf était attendu les  prochaines semaines et mois, autant dire l'essentiel de son carnet de  commandes, ont été annulés. Mais "en ces temps difficiles, il faut savoir  prendre son mal en patience", résume l'artiste, un brin philosophe.

La "garantie absolue"
De fait, le manque à gagner, voire les pertes financières sont tels que le  ministère de la Culture a décidé d'intervenir par l'octroi d'aides "aux  artistes dont les activités ont été suspendues" par mesure de confinement.  Sont concernés, les professionnels de l'art, adhérents de l’Office national  des droits d’auteurs et droits voisins (Onda) ainsi que les artistes  affiliés au Conseil national des Arts et des Lettres (Cnal). Si ell e approuve la décision des pouvoirs publics de débloquer des  subventions aux artistes en difficulté conjoncturelle, Tounes Ait Ali ne  manque pas de souligner que c'est bien l'absence d'un statut ad hoc qui les  a précarisés et laissés sans protection.
Ce statut, les professionnels de l'art le réclament à cor et à cri depuis  des lustres. De l'avis de cette comédienne et metteure en scène de théâtre,  une telle réglementation qui devra définir la qualité d'artiste, "séparant  ainsi le bon grain de l'ivraie" selon ses propres termes, "représente en  toutes circonstances une garantie absolue" pour l’artiste, tranche-t-elle.  

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