
La Haut-Commissaire aux droits de l'homme de l'ONU, Michelle Bachelet, a demandé à la Cour suprême indienne de pouvoir se joindre au recours en justice contre une loi controversée sur la citoyenneté, a annoncé mardi le gouvernement indien en protestant.
"Le Citizenship Amendment Act est une question interne à l'Inde et touche au droit souverain du Parlement indien à faire des lois", a réagi dans un communiqué le porte-parole du ministère des Affaires étrangères indien, Raveesh Kumar.
La législation incriminée, votée au mois de décembre, facilite l'attribution de la citoyenneté indienne à des réfugiés d'Afghanistan, du Pakistan et du Bangladesh - à condition qu'ils ne soient pas musulmans. Le texte a déclenché un vaste mouvement de manifestations en Inde contre le Premier ministre Narendra Modi. La semaine dernière à New Delhi, des heurts entre partisans et détracteurs de la loi ont dégénéré en violences intercommunautaires qui ont fait plus de 40 morts.
Des opposants au Citizenship Amendment Act (CAA) ont déposé des recours contre le texte devant la Cour supr ême. Ils considèrent la législation comme discriminatoire pour les musulmans et violant la laïcité protégée par la Constitution du pays d'Asie du Sud. Le Haut Commissariat a informé lundi la représentation diplomatique indienne à Genève de sa requête d'apparaître devant la justice locale, au titre de sa mission de défense des droits de l'homme dans le monde.