Culture

Peinture Il y a dix ans disparaissait Ali-Khodja Ali, peintre et concepteur de timbres

Publié par DK NEWS le 05-02-2020, 18h52 | 17
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Elève et neveu des artistes Mohamed et Omar Racim, ses oncles maternels,  Ali-Khodja Ali signe le premier timbre émis le 5 juillet 1963, portant la  mention «EA» (Etat algérien). 
La vignette, émise à l'occasion du premier anniversaire de l'indépendance,  sera suivie par d'autres commandes du ministère de la Poste pour le compte  duquel l'artiste réalisera des timbres jusqu’en 1981. Natif d'Alger en 1923, Ali-Khodja Ali a grandi entouré de  ses deux oncles  artistes qui le recueilleront à l'âge de 4 ans  après le décès de son père. 
Ancien élève d'Omar Racim à l’Ecole des Beaux-arts d’Alger, il dévoile ses  premières £uvres à l'âge de 23 ans, après avoir suivi des cours de  calligraphie et d'enluminure avec comme condisciples Mohamed Temmam et  Bachir Yelles. 
Ali-Khodja a enseigné durant une trentaine d'années la décoration à  l’Ecole des Beaux-arts, après avoir quitté, en 1961, le poste de  dessinateur au Bureau d’étude du service de l’Artisanat, ancêtre du Musée  des arts et traditions populaires. Après l’indépendance, il se consacre à la conception d'affiches, en se  distinguant notamment par celle consacrée au premier Festival panafricain  (1969). Mais n'abandonnera pas pour autant la peinture et continuera à  participer aux expositions collectives. 
En 1990, il présente ses nouvelles toiles dans une exposition individuelle  à Alger avant d'y exposer -pour une dernière fois-, en 2009.  

Du figuratif à l’abstrait 
 Ali Ali-Khodja s’intéresse autant au dessin qu'à la peinture  à l’huile  et finit par opter pour la peinture abstraite. Sa passion pour les chevaux et les chats particulièrement, s’illustre à  partir de la fin des années 1960 à travers ses peintures qui prenaient pour  thème les animaux. Cette tendance est perceptible notamment dans « Les  chats» (1972) et «La harde» (1979), une des plus célèbres £uvres d’Ali  Khodja représentant des chevaux dans une exquise palette de couleurs. Traumatisé par l’assassinat de son oncle, Mohamed Racim, et de son épouse   en 1975, l’artiste cessera toute activité artistique  jusqu’au début des  années 80. 
Cette période de la vie de l'artiste coïncide avec l'abandon des thèmes  animaliers et des paysages pour la peinture abstraite, avec des titres  allusifs comme dans «Signe des temps» (1982) , «Cosmogonie» (1983),  «Obsession» (1985) ou encore «Ambivalence» (1986). Ce passage à l’abstrait «était, pour un artiste effondré émotionnellement,  une forme d'expression et de compréhension de l'univers». Le style figuratif était pour Ali-Khodja, une sorte de «libération   émotionnelle dans une dimension où l’espace est plus grand», expliquera le  miniaturiste Mustapha Adjaout, son ancien élève. Jusqu'à la fin de sa vie, Ali-Khodja Ali continuera à peindre, sans que le  poids de l'âge n'ait jamais eu d'emprise sur sa créativité. «Dans son atelier à El Biar, il passait le plus clair de son temps entre  son chevalet et son ordinateur à écouter la musique universelle et la  musique traditionnelle algérienne», se souvient son fils, Abderrahmane,  rencontré dans son cabinet dentaire algérois.  «Mon père qui croyait en ses choix esthétiques, ne s’était jamais occupé  de la gestion de sa carrière artistique. Il n'attachait aucun intérêt à la  promotion de son £uvre», témoigne-t-il. 
 Un témoignage qui fait écho au portrait que lui avait consacré en 1990 le  poète et journaliste Tahar Djaout décrivant ainsi Ali Khodja Ali: «Un  artiste exigent et discret qui n'excelle guère à brasser du vent ou à  emboucher des trompettes, qui tient avant tout à son plaisir et à sa  liberté...» de créer.

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