
Le gouvernement indien a dévoilé samedi un budget de continuité pour l'exercice 2020-2021, avec des mesures pour tenter de stimuler la consommation dans un contexte de fort ralentissement de la croissance du géant d'Asie du Sud.
Avec une croissance attendue à un plus bas depuis la crise financière de 2008 et un chômage au plus haut depuis quatre décennies, l'équipe du Premier ministre Narendra Modi n'a pas annoncé de nouvelles injections majeures de liquidités, leur préférant des réductions d'impôts pour dynamiser la demande.
Au cours d'un discours d'environ 2h40 devant le Parlement, la ministre des Finances Nirmala Sitharaman a notamment dévoilé une simplification de l'impôt sur le revenu et une baisse des taux pour la classe moyenne.
"Nous mettons en place un nouveau régime simplifié d'impôt sur le revenu avec des taxes réduites pour les contribuables particuliers qui renoncent aux exemptions", a-t-elle déclaré.
La ministre des Finances a également annoncé la suppression d'une taxe sur les dividendes pour les sociétés, qualifiant la décision de "geste audacieux destiné à attirer les investisseurs étrangers".
Poursuivant sa politique de désinvestissement, à l'oeuvre notamment avec l'actuelle tentative de privatisation d'Air India, l'Etat a indiqué qu'il allait vendre ses parts de Life Insurance Corporation (LIC), plus grand assureur du pays de 1,3 milliard d'habitants.
Le déficit budgétaire de l'Inde devrait en effet s'établir à 3,8% pour l'exercice allant du 1er avril 2019 au 31 mars 2020, selon Mme Sitharaman, contre 3,3% initialement annoncé. Il devrait baisser à 3,5% en 2020-2021, selon la projection officielle. Face aux mauvaises nouvelles sur le front économique, les autorités indiennes ont déjà procédé ces derniers mois à de significatives baisses d'impôts sur les sociétés et des injections massives de liquidités, notamment à travers de grands projets d'infrastructures.
La présentation du budget n'a pas enthousiasmé le monde économique: la bourse de Bombay a clôturé la journée en baisse de 2,5%.
Publié comme le veut la tradition la veille de la présentation du budget annuel, le rapport sur l'état de l'économie indienne prévoit que la croissance nationale poursuive son ralentissement en 2019-2020 et s'établisse à 5%, contre 6,8% l'année précédente. "Une faible demande mondiale a affecté l'Inde, de même qu'un ralentissement de l'investissement en raison de problèmes dans le secteur financier, faisant chuter la croissance à un plus bas depuis une décennie", déclare le rapport signé du conseiller économique en chef du gouvernement indien, Krishnamurthy Subramanian.
De manière générale, les experts estiment que l'Inde a besoin d'une croissance de 8% pour an pour réussir à absorber le million de jeunes qui entrent chaque mois sur son marché du travail.