Monde

Irak : Nouvelles manifestations réclamant une refonte du système politique

Publié par DK NEWS le 19-01-2020, 16h20 | 18
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Les forces de sécurité ont fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser  les manifestants qui ont riposté en lançant des pierres. Les affrontements  ont fait au moins dix blessés, dont des policiers, selon une source  médicale.  
De nombreux manifestants se sont également rassemblés à Najaf, au sud de  Baghdad, et également au niveau des villes de Diwaniya, Kout, Amara et  Nassiriya, dans le sud, où la plupart des bureaux gouvernementaux, des  écoles et des universités ont été fermés pendant des mois. 
Les manifestants réclament des élections anticipées sur la base d'une loi  électorale réformée, un nouveau Premier ministre pour remplacer l'actuel  chef du gouvernement démissionnaire Adel Abdel Mahdi et demandent aussi des  comptes à tous les fonctionnaires jugés «corrompus». Les manifestants ont publiquement rejeté les noms circulant comme  remplaçants possibles à M. Abdel Mahdi, et sont furieux que d'autres  mesures de réforme de grande envergure n'aient pas été mises en £uvre. «Nous avons commencé aujourd'hui à intensifier notre mouvement parce que  le gouvernement n'a pas répondu à nos demandes, notamment en formant un  cabinet indépendant qui pourrait sauver l'Irak», a déclaré Haydar Kadhim,  un manifestant de Nassiriya. «Lundi dernier, nous leur avons donné un délai  de sept jours», ajoutant que cette échéance «se termine».  
 La veille, des heurts avec la police anti-émeute irakienne, ont éclaté  lorsque des manifestants ont tenté de traverser le pont Senek dans le  centre de la capitale irakienne, qui relie les deux rives du Tigre, avant  d'être repoussés par les forces de l'ordre, a indiqué une source de  sécurité, ajoutant que les forces de sécurité ont tiré du gaz lacrymogène  et un manifestant a été heurté au torse par une grenade, le tuant. Une source médicale a elle indiqué que 24 autres personnes ont été  blessées dans les affrontements ou ont souffert de problèmes respiratoires. Depuis le 1er octobre dernier, un vaste mouvement de contestation où près  de 460 personnes ont été tuées et plus de 25.000 blessées, dénonce les  dirigeants irakiens, que les protestataires accusent d'être des  «incompétents» et des «voleurs» dans le douzième pays le plus corrompu au  monde, selon Transparency International. 
  
Les manifestations «éclipsées» par les tensions Téhéran-Washington 
Les rassemblements pour réclamer une refonte du système au pouvoir qui  secouent l'Irak depuis début octobre, ont toutefois jugé que leur révolte  contre la classe politique avait été «éclipsée» ces dernières semaines par  la flambée des tensions entre l'Iran et les Etats-Unis. Des milliers de manifestants sont descendues vendredi dernier dans les  rues pour dénoncer la corruption et relancer leur mouvement de  protestation. Sur la place Tahrir de Baghdad, comme dans plusieurs villes  du sud du pays, ils défilaient au cri de «Non à l'Iran. Non à l'Amérique». 
De son côté, le leader chiite irakien Moqtada Sadr a appelé mardi, à une  large manifestation pour dénoncer la présence américaine en Irak, dont le  Parlement a réclamé le départ des forces étrangères, déplorant sur Tweeter,  que «le ciel de l'Irak et sa souveraineté sont violés par les forces  envahissantes», et ce, en allusion aux Etats-Unis qui ont tué le général  iranien Qassem Soleimani à Baghdad, ainsi que le numéro deux de la force  irakienne du Hachd al-Chaabi, Abou Mehdi al-Mohandis.  Moqtada Sadr a appelé à une «révolte irakienne» et à une «manifestation  pacifique d'un million de personnes contre la présence américaine et ses  violations», sans donner de date à ce rassemblement. 
Cet appel intervenait dans un contexte de manifestations populaires  lancées en octobre contre les autorités irakiennes, accusées d'être  «incompétentes et corrompues» par les protestataires, et contre l'Iran, à  l'influence grandissante en Irak.   
Deux jours après, les autoriés irakiennes ont démenti des informations  faisant état de la reprise des opérations militaires américaines communes  avec l'Irak, interrompues après la mort du général iranien tué le 3 janvier  dans une frappe américaine à Baghdad.  Depuis fin octobre, des dizaines de roquettes ont été tirées sur des  bases irakiennes abritant des soldats américains, tuant le 27 décembre un  sous-traitant américain. Les Etats-Unis ont accusé des factions armées  irakiennes pro-Iran d'être à l'origine de ces tirs. 
En représailles, les Etats-Unis ont bombardé le 29 décembre des bases  irakiennes à la frontière syrienne, tuant 25 combattants du Hachd  al-Chaabi, une coalition de paramilitaires intégrée aux troupes irakiennes. L'escalade a ensuite atteint un niveau inédit, avec l'attaque américaine  contre Soleimani et al-Mouhandis.

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