
La police a empêché vendredi à Kinshasa une marche interdite de l'opposition en surveillant de près son instigateur, l'opposant et ex-candidat à l'élection présidentielle Martin Fayulu, qui parle des massacres et de "balkanisation" dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC).
Une personne a été légèrement blessée à la tête par de policiers massivement présents qui ont dispersé la moindre tentative d'attroupement de plus de dix personnes en tirant quelques gaz lacrymogènes, selon des médias.
Les forces de l'ordre ont escorté à pied et en camion le véhicule de Martin Fayulu, le raccompagnant jusqu'à chez lui en l'empêchant de marcher avec ses partisans après une messe matinale dans le quartier populaire de Ndjili.
M. Fayulu revendique la victoire à l'élection présidentielle du 30 décembre 2018. Il avait convoqué cette marche pour dénoncer les massacres des civils à Beni et la "balkanisation" supposée de l'est de la République démocratique du Congo, au bénéfice selon lui des pays voisins dont le Rwanda.
La marche a été interdite par les autorités provinciales de Kinshasa pour ne pas "perturber l'ordre public", en ce jour férié qui marque l'anniversaire de la mort du héros national de l'indépendance Patrice Lumumba, tué le 17 janvier 1961. La répression de trois marches interdites avait fait une quinzaine de morts début 2018 à Kinshasa sous l'ancien régime du président Joseph Kabila.
Investi le 24 janvier, le nouveau président, Félix Tshisekedi, issu de l'opposition, avait promis d'améliorer la situation des droits de l'homme dans le pays.