
La Commission judiciaire de la Chambre des représentants américaine, dirigée par les démocrates, a tenu lundi sa deuxième audience après avoir pris le relais de la procédure de destitution longue de plusieurs mois contre le président Donald Trump.
Parmi les témoins de l'audience figuraient, Daniel Goldman, avocat démocrate de la Commission du renseignement, Stephen Castor, avocat républicain de la Commission judiciaire, et Barry Berke, avocat de la Commission judiciaire.
Cette audience de près de dix heures a vu les avocats démocrates et républicains présenter les conclusions «contradictoires» de la première phase de l'enquête en destitution contre M. Trump. Dans sa déclaration finale lundi soir, le président de la Commission judiciaire de la Chambre des représentants, Jerry Nadler, cité par des médias, a accusé Trump d'avoir «fait passer ses intérêts avant ceux de son pays».
«Je suis surpris par le fait que mes collègues républicains n'aient pas examiné sérieusement les éléments de preuve dont nous disposons. (...) Ils n'ont strictement rien dit de substantiel pour la défense du président», a-t-il déclaré. Pour un membre républicain de la Commission judiciaire, Doug Collins, «ce sera la première destitution à être de nature partisane, et n'y a aucun consensus sur les faits». Les représentants démocrates cherchent à savoir si Trump a commis «un abus de pouvoir» en faisant pression sur l'Ukraine afin d'obtenir l'ouverture d'une enquête sur un de ses rivaux pour la présidentielle, afin d'en retirer des bénéfices politiques. Les législateurs vérifient également si le président républicain a mis en balance une rencontre à la Maison Blanche ou une aide militaire à l'Ukraine contre l'obtention de l'ouverture de cette enquête. La Maison Blanche a jusqu'à présent refusé de coopérer à la procédure de destitution, accusant les démocrates de conduire un processus inéquitable. M. Trump, qui a nié avoir commis le moindre acte répréhensible et réfuté tout «donnant-donnant», a déclaré aux journalistes à la Maison Blanche qu'il avait «regardé un peu» l'audience du lundi, la qualifiant de «honteuse».
Les parlementaires démocrates américains pourraient divulguer dès mardi les deux chefs d'accusation retenus contre Trump, l'abus de pouvoir et l'entrave à la bonne marche du Congrès, rapportaient lundi plusieurs médias.