
La délégation sahraouie aux îles Canaries a dénoncé mercredi le pillage du sable sahraoui par le conseil municipal de Mogan, soulignant que l'occupant marocain déploie des moyens considérables à la recherche des complices dans «son génocide contre la population civile sahraouie et rompre le cordon ombilical de solidarité qui a toujours été uni au peuple sahraoui et canarien».
«La délégation sahraouie pour les îles Canaries a appris par les médias locaux que la ville de Mogan déposera des tonnes de sable du Sahara occidental sur ses plages, par cette publication, nous voulons dénoncer et condamner cette action du Conseil municipal susmentionné, qui a contribué au pillage de la richesse du Sahara occidental», a écrit la délégation dan sun communiqué publié mercredi.
«La ville de Mogan, avec cette opération, vient grossir la liste de ceux qui ont pillé les différentes richesses du Sahara occidental et qui font l'objet de plaintes devant les tribunaux européens», a ajouté la délégation dans son communiqué.
Dans son arrêt du 21 décembre 2016, la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) a déclaré que le Sahara occidental était un territoire distinct du Maroc, ainsi tout accord signé avec le Maroc qui engloberait le territoire et les eaux du Sahara occidental est illégal, a-t-on rappelé.
«Avec cette affaire illégale et sale qui contredit la décision de la CJUE, le conseil municipal de Mogan ne fait que contribuer à l'occupation et à la répression du régime marocain contre la population civile sahraouie sans défense, tout en salissant le nom de cette noble institution, qui rien ne profite aux habitants de Malaga, mais à une poignée d'hommes d'affaires sans scrupules et quels que soient les moyens par lesquels ils obtiennent leurs bénéfices», a soutenu la délégation sahraouie.
Une fois encore, ajoute la délégation dans son communiqué «nous avertissons que le régime d'occupation marocain déploie des efforts considérables par le biais de son consulat de bunker aux Canaries pour impliquer les institutions locales à la recherche des complices dans leur génocide contre la population civile sahraouie et rompre le cordon ombilical de solidarité qui a toujours été uni au peuple sahraoui et canarien». «Bientôt, le Front Polisario tiendra son XVe Congrès.
Ce sera un grand événement où d'importantes décisions seront prises qui détermineront la ligne à suivre pour la libération totale du territoire national sahraoui, ce qui apportera la paix et la tranquillité à notre région si nécessaire, et mettra fin à la menace du régime marocain expansionniste», a-t-on conclu dans le communiqué.
La 44e Conférence européenne de soutien et de solidarité avec le peuple sahraoui (Eucoco), tenue vendred et samedi à Vitoria-Gasteiz, a dénoncé l'Union européenne (UE) pour sa complicité flagrante avec l'occupant marocain dans le pillage des ressources naturelles sahraouies.
«Le régime marocain ne rend aucun compte de sa soi-disant administration à l'Assemblée générale de l'ONU ce qui serait une obligation s’il était une puissance administrante reconnue, car la véritable puissance administrante, en droit, reste l'Espagne», a souligné la 44e Eucoco dans sa conclusion sur les ressources naturelles sahraouies.
La Conférence a rappelé, dans sa conclusion, que «l'Espagne a abandonné ce territoire (Sahara occidental) en novembre 1975, quand elle a signé les accords de Madrid avec le Maroc et la Mauritanie qui se sont dès lors partagé le territoire».
L'Espagne, en tant que puissance coloniale engagée dans le processus de décolonisation, souligne-t-on, «a ainsi abandonné le peuple sahraoui auquel elle devait protection».
«Par ailleurs, en signant avec l'UE, le 28 janvier 2019 l’accord d'association étendu au Sahara occidental, puis le 4 mars 2019 l'accord de pêche étendu aux eaux sahraouies, le Maroc a reconnu, sans le dire mais de fait, qu’il n'est pas souverain sur le territoire sahraoui», a soutenu la 44e Eucoco.