Histoire

Retour sur les grandes batailles de la compagnie de choc du "Djurdjura" avec le moudjahid Mohamed Zahzouh

Publié par Dknews le 30-10-2019, 18h26 | 49
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Membre de la fameuse katibat du "Djurdjura", une compagnie de choc qui a infligé de cuisantes défaites à l’armée coloniale française durant la Révolution algérienne, le moudjahid et ancien chef de secteur de l’Armée de libération nationale (ALN), Mohamed Zahzouh (dit Moh Zahzouh), se rappelle avec détails les hauts faits d’armes de cette organisation.

Né le 17 aout 1937 dans le village d’Ath Lkaid, (Ouadhias), Moh Zahzouh, qui a reçu l’APS chez lui à Draa El Mizan où il réside, a relevé qu’il avait rejoint les rangs de l'Armée de libération nationale (ALN) via un groupe commandé par Si Ali Ahmed Amellal.

En peu de temps, Il participe à plusieurs opérations avec différents groupes. Mais c’est en septembre 1957, année de création de la compagnie du Djurdjura que de grandes batailles furent organisées.

En ce mois de septembre 1957 le colonel Amirouche accompagné de responsables militaires, Amar Bouta et Aissa Boudaoud de Bordj Bou Arredj, arriva dans le Djurdjura pour se réunir avec les membres du groupe de Tala Guilef dont Moh Zahzouh était membre. "Si Amirouche a donné l’ordre de former la katibat du Djurdjura. Alors Si Slimane qu’il promut au grade d’aspirant a commencé à organiser la compagnie", s'est-il rappelé.

Sur ordre du colonel Amirouche nous avions pris la route de Tikejda pour une opération visant à libérer des prisonniers. L’armée française ramenait entre 40 à 50 prisonniers pour ouvrir la route de cette localité montagneuse, et ils étaient surveillés par 15 à 20 soldats.

"Le 3 décembre 1957 nous étions allés à Ath Argane puis vers Ath Heguene. Il y avait parmi nous Ali Moh Naali (le lieutenant militaire Bennour de Tadmait) l’aspirant Slimane Arezki, l’adjudant Ahmed Elhocine et l'adjudant Amar Bouta en plus des chefs de groupes. Nous étions restés là-bas dans un refuge jusqu’au 7 décembre", a-t-il raconté.

"Nous étions sortis à 3H00 du matin et sur la route carrossable de Tikejda. Arrivé prés Tizi N’Tlam (région d’Ath Argane) le groupe de moudjahidine prend position. Une patrouille sous les ordres d’Amar Bouta a été chargée de surveiller les alentours s’est accrochés avec des soldats français. a-t-il raconté, ajoutant que c'est à ce moment-là que le chef de compagnie qui était un tireur d’élite a prit le fusil mitrailleur 24/29 et a tira pour permettre à Amar Bouta et son groupe de se replier.

Un grande bataille commença vers 15H30 à Tizi N’Tsenant. Le groupe de Moudjahidine, a raconté Mohamed Zahzouh, arriva dans la région d’Ath Heguene le 5 décembre 1957 pour préparer une embuscade. cette dernière n'a pas eu lieu dans l’endroit initialement prévu (d’Ath Heguene), étant trop dégagé et découvert et ne permettant pas un repli sécurisé, a-t-il indiqué.

"Le 7 décembre vers 3H00 du matin, nous avions traversé la route qui mène vers Tikejdam où une présence de soldats français fut signalée. Nous nous étions donc déplacés pour rejoindre les falaises d’Asfis, entre Ait Argane et Ait Bouaddou", s'est-il souvenu.

De cet endroit stratégique nous vîmes les soldats français arriver à partir d’Agouni Gueghrane. Un premier accrochage à eu lieu, pour couvrir des moudjahidine, a poursuivi Moh Zahzouh, dont l'âge à l'époque ne dépassait pas les 19 ans.

"Vers 10H00, nous avions vu des hélicos arriver de partout ramenant des soldats et vers 15H30, des avions bombardaient une plate-forme à Tizi N’Tsenant pour permettre aux avions Banane, transportant troupes et matériel, d’atterrir.

La bataille fut rude et a duré plusieurs heures. Les pertes furent lourdes côté français, qui a perdu 12 soldats et un avion de reconnaissance.

A l’issue de cette même bataille, les moudjahidine avaient récupéré quatre Matt 49, une carabine, des munitions, a ajouté ce même Moudjahid qui a dit regretter la perte ce jour-là d’un compagnon d’arme l’adjudant Ahmed Elhocine.

"Nous étions environ 300 à 350 entre katibat et détachés de sections à Tala Guilef. Des renseignement nous parvinrent sur un imminent ratissage dans la région, il fallait donc quitter l’endroit, s'est rappelé ce jeune moudjahid.

"Sur la route pour rejoindre Mechtras nous nous étions accrochés avec des soldats français, a-t-il dit, ajoutant qu'ils avaient reçu l'ordre de rejoindre Maatkas juste à leur arrivée à Ath Imghour.

"Le 29 avril vers 05H00 du matin nous arrivions du coté Takblit et nous nous étions accrochés avec l’armée coloniale. Une opération de ratissage avec avions et artillerie, a été en même temps menée dans la région.

Beaucoup d'éléments de la soldatesque française avaient tués dans cette bataille, grâce à l'avantage de position sur une crête à Barkouka.

 

Affronter 50 camions de transport de troupes avec zéro perte

Le 10 septembre 1958, nous avons quitté Tala Guilef pour rejoindre un village d’Ath Toudert (Ouacifs) pour faire une embuscade aux soldats qui s’en prenait aux villageois.

L'armée française avait pris connaissance de notre venue, et envoya vite 50 camions pleins de soldats dans la région.

"L’ordre d’attaquer étant donné, nous avions pris des positions stratégiques et laissé passer 5 ou 6 camions et nous avions commencé à tirer avec des fusils mitrailleurs et des fusils Garand. Nous avions vu des soldats tomber", a-t-il raconté avec fierté.

Lorsque les soldats ennemis commençaient descendre des camions pour nous encercler, nous avions décroché et nous étions déjà partis. Nous avions tué et blessé beaucoup de soldats sans perdre un seul moudjahid", a-t-il précisé.

Mohamed Zahzouh sera blessé lorsque son groupe s’était replié après cette attaque. Les moudjahidine étaient pris en chasse par des avions. Il sera touché par un éclat d’obus au tibia. il entama alors un périlleux trajet pour rejoindre l’infirmerie de l’Akfadou.

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