Le chercheur en histoire, Abdellah Meguellati a affirmé, jeudi à Alger, que la constitution du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) en 1958 avait permis «d'unifier la direction de la Révolution au sein de cet organe» et de préparer le terrain pour l'entrée en négociation avec le colonisateur français, «en tant qu'unique représentant du peuple algérien».
S'exprimant lors d'une conférence organisée à l'occasion de la célébration du 61è anniversaire de la déclaration du GPRA, l'historien a précisé que le principal motif de sa constitution était «l'unification de la direction de la Révolution au sein de cet organe» pour parler «au nom du peuple algérien» lors des négociations avec la partie française qui arguait, alors, qu'il n'y avait aucune partie avec qui négocier».
La constitution du GPRA, le 19 septembre 1958, est intervenue en réponse à la politique du président français, Charles De Gaulle, une politique qui plaidait l'intégration, a expliqué le conférencier, ajoutant que De Gaulle «préparait l'organisation d'un référendum le 28 septembre sur cette question».
Après 4 ans de lutte pour la libération du joug colonial, la déclaration de la constitution du GPRA en de pareilles circonstances visait à «remonter le moral des Algériens et des révolutionnaires, en particulier», a-t-il soutenu.
De son côté, l'ancien ministre et ancien membre du ministère de l'Armement et des Liaisons générales (MALG) durant la Révolution, Daho Ould Kablia a rappelé, dans son intervention, les circonstances ayant précédé la déclaration officielle de la constitution du GPRA, notamment après le retour au pouvoir de Charles De Gaulle, un retour sur lequel il misait pour réduire la Révolution algérienne à néant.
Pour M. Ould Kablia, l'idée de la creation du GPRA avait surgi, pour la première fois, lors de la conférence de Tanger (1956), lors de laquelle le Front de libération nationale (FLN) a été chargé de sa constitution pour être l'unique représentant du peuple algérien dans les fora internationaux. Dans le même ordre d'idées, il a dit que la constitution du GPRA avait permis d'éviter une désintégration «qui aurait pu conduire à une implosion des rangs du Comité de coordination et d'exécution (CCE), en raison de l'assassinat d'Abane Ramdane en 1957».