L’existence de la police algérienne remonte au début de la Guerre de libération nationale, a affirmé, mercredi à Alger, le directeur du Musée central de la Police, Abdelkrim Chawki, rappelant également le sacrifice des éléments de cette institution après l'indépendance du pays.
«L’existence de la police algérienne remonte aux premiers mois de la Guerre de libération nationale, à travers les organisations sécuritaires mises en place par l’Armée de libération nationale (ALN) comme cela est prouvé par les nombreux documents dont nous disposons», a déclaré M. Chawki, lors du forum d’El-Moudjahid consacré à la célébration de la création de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN), le 22 juillet 1962.
Documents d'archives à l’appui, l'orateur a fait état de l’existence d’une police d’information, d’investigation et d’espionnage qui «a pu s’infiltrer au sein même de la police française et dont des membres ont été emprisonnés et torturés, une fois leurs activités d’agents secrets dévoilées par l’administration coloniale».
En outre, l’ALN a créé, pour les besoins de la Révolution, une police des Assemblées populaires, laquelle a été évoquée dans la plateforme de la Soummam, a-t-il ajouté, citant notamment des documents signés par le colonel Si El Haoues en 1958 sur les activités de cette police dans le sud-ouest du pays.
Il a également fait état de l'existence d'une police militaire qui, a-t-il expliqué, était essentiellement chargée de la sécurisation de la Révolution, au même titre que la police des frontières à laquelle incombait la surveillance des passages terrestres séparant l’Algérie du Maroc, d’une part et de la Tunisie, d’autre part.
«Le projet de création d’une police secrète au sein du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) par Lakhdar Bentobal n’a pu voir le jour», a-t-il poursuivi, avant d’évoquer la quarantaine de policiers formés en Egypte et qui constituaient les premiers noyaux des cadres de la future DGSN.
Il a rappelé, à ce propos, la création de la 1ère école de police, le 2 novembre 1962 à Alger, alors que le premier à avoir pris les commandes de la DSGN, une fois mise en place, était Mohamed Redjad, suivi de M’hmaed Yousfi et de Tayeb Mohamed Belhadj. Evoquant les sacrifices consentis par les différents corps de police lors de la décennie noire du terrorisme, le même responsable a fait savoir qu’une longue liste exhaustive énumère les martyrs du devoir national, appelant leurs collègues en exercice à «prendre soin du lourd et honorable héritage de leurs ainés».
La célébration de la création de la DGSN a été une opportunité pour rendre un vibrant hommage à l’un des cadres de cette institution, Aissa Kadri, qui a été symboliquement honoré pour son riche parcours.