Interview

Entretien avec le président-directeur général de la SAA, Nacer Sais : « Il n’y aura pas d’augmentation des tarifs des assurances»

Publié par Azzedine Tiouri le 28-11-2015, 13h51 | 695
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En marge de la tenue du séminaire régional, le PDG de la SAA, Nacer Sais a bien voulu nous accorder un entretien dans lequel il nous parle du redéploiement de sa société, de son organisation, de ses ambitions et ses perspectives d’avenir.

 

DK News : Parlons de la rencontre d’aujourd’hui. Quels sont les objectifs de ce séminaire régional ?

N. Sais : L’objectif de ce séminaire est de permettre à la SAA de se faire connaitre davantage auprès du monde économique, industriel en particulier. Ce genre de rencontre entre dans le cadre de la vulgarisation de nos produits et offres d’assurances. Cela nous permet aussi et ce sont des occasions de nous permettre d’écouter les doléances des chefs d’entreprises, et des cadres chargés de la gestion des risques et des assurances de sorte évidemment à améliorer sans cesse nos prestations et nos qualités de service.

 

Avec ce genre de rencontre, vous avez adopté une nouvelle méthode de communication au sein de votre entreprise. Est-ce un nouveau redéploiement de l’entreprise au sein du marché algérien?

Je suis content, depuis que je suis là, à peine une année et demi, j’ai dit à mes collaborateurs de la SAA que notre société n’est plus la seule sur le marché des assurances qui est ouvert à la concurrence depuis des années et que pour se faire sa place et maintenir sa position sur le marché, il va falloir faire beaucoup d’efforts et notamment en termes de communication. Il ne s’agit pas de faire des choses, mais il faut savoir communiquer sur ce que nous faisons de bien.

 

Qu’attendez-vous justement de cette journée?

Personnellement, j’attends de cette journée à ce que le monde de la PME/PMI, le monde économique aient plus d’informations sur notre société, sur son organisation, sur ses ambitions de développement et sur ses capacités à aller de l’avant et à continuer à dominer le marché des assurances en Algérie. Mais le dominer pas uniquement en terme quantitatif, mais surtout en terme qualitatif.

 

Nous avons constaté que nous n’avons pas une bonne culture de développement des assurances, mis à part les véhicules obligés de s’assurer, le reste, les locaux, les ménages, l’immobilier en général, etc., ne le font pas, pourquoi ?

Je suis entièrement d ‘accord avec vous. Il y a un indice qui vous renseigne suffisamment par rapport à cela, c’est la contribution du secteur des assurances à la richesse nationale au PIB. Nous avons un taux entre 0,60 et 0,70 % qui reste faible en dépit de l’immensité de notre pays, de l’importance du tissu économique algérien, du parc immobilier, de la flotte automobile, près de 40 millions d’habitants etc. On n’arrive pas à traduire tout cela par une contribution du secteur des assurances à la richesse nationale de manière plus significative et plus importante par rapport à d’autres pays. Il y a un long chemin devant une société d’assurances et une marge de progression extrêmement importante.

 

Ce n’est pas du aussi à la cherté des prix et des tarifs appliqués qui n’encouragent pas les citoyens à se rapprocher de ces compagnies d’assurances et de venir vers vous?

Pas du tout. En Algérie, nous avons les prix les plus faibles. Au contraire, ce qui a lieu de déplorer justement, c’est la concurrence entre les acteurs et les compagnies d’assurances qui se fait essentiellement sur des tarifs et çà ce n’est dans l’intérêt de personne. A mon avis, je pense que le problème est beaucoup plus dans la communication et les assureurs ne communiquent pas assez, pour répandre cette culture d’assurances pour se rapprocher davantage des ménages et des citoyens d’une manière en général. Aujourd’hui, les assurances c’est vrai, se concentrent essentiellement sur ce qui est obligatoire. Il y a un effort important à faire en termes de communication de la part des assureurs.

 

Des rumeurs, vraies ou fausses, parlent d’une augmentation éventuelle des tarifs des assurances à partir du 1er janvier, notamment celles des véhicules, qu’en est-il au juste?

Non, non pas du tout, rien n’est décidé pour le moment. Vous parlez des assurances obligatoires, parce que c’est l’Etat qui fixe les tarifs. Il n’y aura pas d’augmentation, pour le moment rien n’est annoncé. Oui, effectivement les sociétés d’assurances, surtout en automobile, vu le nombre des accidents, leurs importances, et les couts des sinistres qui deviennent de plus en plus élevés, les sociétés des assurances ont sollicité l’Etat pour revoir la prime assurance responsabilité civile automobile qui est la plus faible au Maghreb de sorte à refléter le cout du sinistre. Elles doivent avoir une trésorerie suffisante pour faire face à tous ces accidents. Pour l’instant, rien n’est encore défini, donc il n’y aura pas d’augmentation pour janvier.

 

Vous faites tout pour mieux communiquer, mais votre point faible reste toujours l’accueil qui n’est pas à la hauteur et à l’image d’une aussi importante compagnie. Que faites-vous pour l’améliorer ?

Je suis entièrement d’accord avec vous. Je constate çà à la SAA. On peut dire aussi que c’est le poids de l’historie, parce que cette société a évolué pendant des décennies sous un monopole. Elle avait le monopole des assurances automobiles et des personnes. Dans le cadre de la gestion monopolistique, il y a des comportements qui se développent. Maintenant, nous devons et c’est le challenge, de revoir tout cela. Nous commençons à avoir les outils et les cartes nécessaires, car nous assistons aujourd’hui à une transition générationnelle avec l’arrivée d’une nouvelle génération d’universitaires à la SAA, des gens qui ont fait des études supérieures. Le discours de modernisation passe beaucoup mieux et les années à venir ne seront que meilleures pour notre compagnie, sans oublier le faite que la société vient d’engager un vaste programme de modernisation de nos agences. Il y aura un nouveau look, de sorte à moyen terme à créer les meilleures conditions d’accueil pour nos clients.

Entretien réalisé par Azzedine Tiouri.

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