Kamel Ounadjela et la presse outre Méditerranée a titré à son sujet en 2010 : «Un Français dans l'aventure du photovoltaïque»
Pour Kamel Ounadjela, Français d'origine algérienne et un des premiers scientifiques qui s'est investi dans l'énergie solaire en Californie, il est clair que la question des énergies renouvelables au pays du Sahara, ne se pose pas en termes de compétences humaines, ni de ressources d'énergie solaire mais bien de culture de gouvernance.
Est-il facile d'introduire l'énergie solaire dans notre pays?
Fin septembre Sonelgaz a annoncé je cite: «Dans le cadre du programme national de développement des énergies renouvelables, 200 mégawatts (MW) du solaire seront produits d'ici la fin de l'année 2014».
Est-ce que c'est une production importante par rapport à la superficie de notre pays?
Pour comparaison cela fait 34 mégawatts de moins que la consommation du paquebot le Queen Mary, qui a été mis en service en 2004.
Une autre comparaison s'impose,le Portugal par exemple a installé la plus grande centrale solaire photovoltaïque au monde en 2008 dans la région de l'Alentejo, alors que le pays d'abord n'est pas aussi étendu que l'Algerie, et de plus ne bénéficie pas d'un un climat toujours favorable.
Est ce qu'il est possible de développer les ENR dans notre pays?
Le développement des ENR en Algérie reste encore lié à des questions structurelles propres à l'industrie énergétique du pays.
En cela, elle est du même type que celle de la France, qui est en retard sur les ENR à cause de sa dépendance très forte de la production nucléaire.
Aujourd'hui, pourtant l'Algérie a plus de facteurs positifs pour réussir dans le domaine des ENR qu'un pays comme l'Inde.
Un réseau électrique hérité de l'époque coloniale qui offre une assise efficace pour développer le mix-énergétique, des compétences humaines dans l'ingénierie à l'intérieur comme à l'extérieur du pays et surtout une diversité de territoires aux sources énergétiques durables incomparable.
Seul bémol par rapport à l'Inde et pas des moindres, c'est que l'Algérie n'a pas développé une culture industrielle de l'équipement comme l'a fait le pays de Gandhi.
Que faudrait-il faire, quelles sont les solutions?
Pour l'Algérie, les ENR peuvent être l'occasion de la création d'un tissu industriel de PME, spécialisées dans l'équipement solaire et éolien.
Sonatrach et Sonelgaz aussi peuvent prendre exemple sur la Corée du Sud, qui, pays en ruine en 1960, et après 35 ans d'occupation et trois années de guerre civile, s'est lancé dans une collaboration entre secteur public et privé qui ont donné aujourd'hui, des géants mondiaux des équipements télécoms, les chaebols ou entreprises familiales telles que Samsung, Hyundai, LG et Daewo qui ont aujourd'hui pour clientèle la jeunesse algérienne.