Culture

Du 23 septembre au 22 janvier 2017 à Paris : Une exposition sur la ville de Biskra

Publié par DKNews le 24-09-2016, 17h09 | 379
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«Biskra, sortilèges d'une oasis», une exposition consacrée à l'art et à l'histoire de cette ville séculaire du sud-est d'Algérie, sera organisée du 23 septembre au 22 janvier 2017 à Paris (France), indiquent les organisateurs.

Organisée par l'Institut du Monde arabe (IMA) et conçue en collaboration avec le professeur d'histoire de l'art à l'Université de Sydney (Australie), Roger Benjamin, cette manifestation met en avant les aspects artistiques, architectural et touristique de cette ville qui a inspiré de nombreux artistes et hommes de lettres de renom.

Des peintres, musiciens et écrivains étrangers comme les Français André Gide (1869-1951) et le photographe Auguste Maure (1840-1907) ayant vécu à Biskra ont exprimé leur admiration pour cette ville dans leurs œuvres respectives.

Le vieux Biskra sera revisité à travers ses monuments historiques notamment le Fort Saint-Germain, le quartier des Ouled Nail ou encore le Jardin Landon.

Une exposition dédiée aux photographies consacrées à la «Reine des Ziban», oeuvres de célèbres photographes dont Auguste Maure, est également au programme de cet évènement.

Les £uvres des peintres français Eugène Fromentin (1820-1876) et Gustave Guillaumet (1840-1887) seront, d'autre part, évoquées sous le thème « Aux sources de l'orientalisme en Algérie».

Des conférences sur la peinture algérienne seront aussi animées par les plasticiens Slimane Becha et Chaouia Nourredine Tabhera.

La manifestation sera marquée également par la projection d'extraits de films évocateurs de l'ancienne Biskra ainsi que des enregistrements réalisés dans les ksour par le compositeur et pianiste hongrois, Béla Batroc (1881-1945).

Le vernissage aura lieu ce jeudi à la Salle d'exposition temporaire à Paris.

De Sydney à Biskra, une distance réduite par l'art...

L'exposition «Biskra, sortilèges d'une oasis : 1844-2014», dont le vernissage s'est déroulé jeudi soir à l'Institut du monde arabe de Paris, a réduit en quelque sorte la longue distance (17.000 km) qui sépare Sydney (Australie) et Biskra, la porte du Sahara algérien.

L'histoire de ce rapprochement virtuel, qui s'est concrétisé en France, commence par l'engouement et la curiosité d'un chercheur et critique d'art australien de l'Université de Sydney, Roger Benjamin, qui voulait connaître Biskra et tout ce qui a été produit dans le domaine des arts (plastique, photo, plan) et en documents.

L'idée de départ était une demande d'un article sur Biskra qui devait paraître dans la revue de l'IMA Quantara rédigé par l'historien australien de l'art, mais ce dernier suggéra au directeur du musée de l'IMA, Eric Delpont, une meilleure production, une exposition sur laquelle il a travaillé d'arrache-pied durant 4 ans.

A Canberra, Roger Benjamin a pris attache avec l'ambassadeur algérien pour l'informer du projet et c'est ainsi qu'il a obtenu «un soutien officiel» du gouvernement algérien.

«C'est une passion personnelle de faire voir les choses qui sont très peu connues à l'extérieur de l'Algérie, notamment en Australie.

Dans mes recherches, j'ai même retrouvé de très belles photos faites en 1904 par un Australien qui avait visité Biskra avec sa femme», soulignant qu'en sa qualité de chercheur, il veut que ses recherches «aboutissent et soient diffusées pour le grand public», d'où ile ne cache pas son intention d'organiser l'exposition à Sydney.

Son lien avec Biskra avait commencé lorsqu'il était à Paris pour préparer son doctorat sur les oeuvres d'Heuri Matisse, artiste-peintre niçois (1869-1954), qu'il savait que cet artiste était en 1906 à Biskra.
En 1985, Roger Benjamin se déplaça à Baltimore (Etats-Unis) pour voir la toile de Matisse «Blue Nude (Souvenir of Biskra)» (1907) et «c'est à ce moment-là (1985) que je voulais connaître la ville de Biskra».

Une ville qu'il a connue enfin en 2013, après sa première tentative en 1992 lors de sa visite d'études en Algérie.

Mais la situation sécuritaire de l'époque ne le permettait pas. Ce spécialiste de l'orientalisme ne perdait pas son temps et s'est investi durant plus d'un dizaine d'années à collecter tout ce qui «se disait», «se faisait» sur Biskra, en laissant germer dans sa tête un «projet Biskra».

Au cours de ses deux visites (2013 et 2015), il a fait connaissance de maître Salim Becha, un notaire dévoué à l'art et au patrimoine de sa ville natale, qui détient une collection personnelle d'oeuvres d'art, notamment sur Biskra.

«J'ai eu la chance de rencontrer maître Becha qui collectionne des oeuvres de sa ville natale.
J'ai fait un choix restreint de sa collection et il a même pu acheter récemment quelques oeuvres supplémentaires sur Biskra pour enrichir l'exposition», a-t-il indiqué.

Salim Becha, l'autre acteur principal dans cette exposition que le président de l'IMA, Jack Lang, a encensé d'éloges lors du vernissage, dans le sens où il a apporté un soutien «artistique, philosophique et financier» avec même des oeuvres de sa collection.

Ce passioné de l'art a expliqué à l'APS que son penchant pour les collections a commencé depuis la classe de 2e année moyenne à Biskra où «le professeur de sciences nous demander de collectionner des insectes et d'en faire un exposé».

«J'ai continué dans cette besogne jusqu'à ces dernières années où j'ai commencé à acquérir certains objets culturels un peu plus importants.

J'ai eu l'idée en 2010 de proposer au ministère de la Culture mon intention de faire un don à la collection nationale en l'enrichissant de quelques 18.000 pièces de ma collection», a ajouté ce mécène qui se balade en Europe là où se déroulent des ventes aux enchères publiques des collections culturelles.

Par son amour à la culture et à son patelin natal, il est même derrière l'idée d'une construction d'un musée à Biskra, un projet pris en charge par le gouvernement algérien.

Biskra, son histoire et son art à l'honneur à l'institut du monde arabe

L'exposition «Biskra, sortilèges d'une oasis : 1844-2014» a été inaugurée jeudi soir à l'Institut du monde arabe (IMA) de Paris proposant une (re)découverte de cette porte du Sahara algérien qui a inspiré nombre d'artistes, écrivains et photographes étrangers durant deux siècles.

Le vernissage de cette exposition, une idée d'un chercheur et professeur australien en histoire d'art, Roger Benjamin, soutenu par un natif de Biskra qui s'est investi dans l'art et les collections d'objets culturels, Salim Becha, s'est déroulée en présence du président de l'IMA, Jack Lang, de l'ambassadeur d'Algérie en France, Amar Bendjama, d'une représentation diplomatique de l'Australie, de l'ancienne ministre française de la Justice, Christiane Taubira, des personnalités de la culture et une foule nombreuse de visiteurs.

A travers cette exposition multi-supports (tableaux, photos, cartes postales, plans, livres rares et documents audiovisuels), l'histoire de Biskra est revisté sous un angle artistique avec des témoignages mettant en exergue ses richesses en sa qualité de station thermale et d'hivernage aimante et accueillante.

Au fil des textes, Biskra est décrite par, entre autres, Ibn Khaldoun (1332-1406), le peintre et écrivain français Eugène Fromentin (1820-1876), l'homme politique anglais Sir Alfred Edward Pease (1857-1939), l'écrivain français Théophile Gautier (1811-1872), le diplomate français et critique d'art Gaston Schéfer (1850-1921), l'écrivain et peintre autrichien Oskar Kokoschka (1886-1980) et l'actuel ministre algérien de la Communication, Hamid Grine, originaire de cette ville.

Sur le plan artistique, la collection présentée, à cette occasion, est une conjonction d'efforts entre l'initiateur, Roger Benjamin, le directeur du musée de l'IMA, Eric Delpont, qui ont ramené des toiles des musées d'Amsterdam, de Washington et de la Deutsch Bank, et l'incontournable soutien, même sur le plan financier, de maître Salim Becha, notaire de profession, qui a mis à la disposition de cette manifestation sa personnelle collection (quatre tableaux), notamment la toile des «Danseuses d'Ouled Naïl» d'Yvonne Kleiss Herzig (1935) et celle de Léopold Henri Girardet «Ecole coranique de Biskra» (1881).

Des oeuvres de grands peintres qui ont marqué l'art plastique du 19e siècle, comme Gustave Guillaumet dans son «Habitation saharienne cercle de Biskra» (1882) ou Henri Matisse dans «Blue Nude (Souvenir of Biskra)» créé en 1907, sont exposées somptueusement pour imposer aux visiteurs la découverte de cette ville algérienne «révélatrice» d'âme, comme l'a souligné Jack Lang.

Le représentant du ministère algérien de la Culture, Dehiche Mohammed, a indiqué dans une déclaration à l'APS que le ministère a répondu «favorablement» à la demande de l'initiateur de l'exposition, Roger Benjamin, en adhérant au projet puisqu'il s'agit de «montrer Biskra et de la montrer avec un regard beaucoup plus artistique et esthétique qu'ethnologique».

«Le ministère a conditionné sa participation avec la production à Alger du livre-catalogue qui va paraître très prochainement sur Biskra et sur l'ensemble de cette exposition», a-t-il ajouté, précisant que ce livre sera édité à Alger et diffusé en Algérie et à l'IMA en France.

Le ministère, a-t-il poursuivi, a également répondu à la demande de Roger Benjamin en prêtant à cette manifestation des oeuvres de la collection du musée du Mama, en plus des oeuvres mis à disposition par Saim Becha.

«Nous avons également aidé trois artistes contemporains algériens (Noureddine Tabaha, Slimane Becha et Tahar Ouamane), dont les oeuvres ont été choisies par Roger Benjamin pour figurer dans cette exposition», a souligné Mohammed Dehiche qui a fait remarquer que l'Algérie reste «ouverte» à l'international lorsqu'il s'agit de montrer des villes algériennes.

Pour sa part, le directeur du musée de l'IMA a estimé que «Biskra, sortilèges d'une oasis», est une exposition «dont le questionnement porte sur le regard, sur le regard qu'on va porter à l'autre, un regard qu'on va porter sur un environnement qui n'est pas le sien».

Il a avoué, à cet effet, que c'est un «rééquilibrage» de l'institut auquel «on lui a souvent reproché d'avoir beaucoup fait pour les pays du Proche et du Moyen-Orient et un peu moins pour les pays d'Afrique du Nord».

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