Les albinos de Tanzanie ont exhorté dimanche le président John Magufuli à intervenir en personne afin de mettre un terme aux actes criminels contre les personnes atteintes de cette maladie génétique, disant avoir peur pour leur vie après l'exhumation des restes de l'un d'entre eux.
"Nous demandons au président John Magufuli d'intervenir, en usant de son autorité pour dénoncer cet acte bestial et en appuyant financièrement les programmes en cours et à venir, visant à éradiquer cette barbarie contre les albinos", a déclaré la Société tanzanienne des albinos (TAS), dans un communiqué relayé par des médias.
Les restes du corps d'Aman Anywelwisye Kalyembe, un albinos qui avait été enterré en 2015 dans le district de Rungwe, dans la province de Mbeya (sud), ont été exhumés et emportés par des inconnus dans la nuit du 23 au 24 avril, selon le texte.
"Cet incident sème la peur parmi les albinos et leurs familles", affirme la TAS, dénonçant "un acte qui viole le respect des tombes d'albinos".
La TAS, attribue ces actions à "des croyances superstitieuses, surtout en ce moment où nous nous acheminons vers les élections (générales) en 2020". En Tanzanie et dans d'autres pays d'Afrique sub-saharienne, les membres d'albinos sont vendus pour des pratiques occultes censées apporter richesse et pouvoir.
Plusieurs cas de profanation de tombes d'albinos ont ainsi été signalés depuis 2016 dans différentes régions du pays.
Par ailleurs, les organisations tanzaniennes des droits de l'Homme, ont quant à elles, fait état du recul des attaques visant les albinos, "cédant la place à une nouvelle forme de criminalité consistant à "exhumer" de leurs tombes les corps de ces personnes.
L'albinisme est une affection génétique héréditaire qui cause une absence totale de pigmentation de la peau, des cheveux et des yeux.