Le principal syndicat des enseignants polonais a annoncé jeudi que le mouvement de grève qu'observent les enseignants pour défendre entre autres, «la qualité de l'éducation» et la revue des salaires, sera suspendu à partir de samedi, affirmant que la grève reprendrait en septembre.
Cette décision a été prise par les deux grandes centrales syndicales des enseignants FZZ et ZNP dont le chef a souligné que le mouvement avait pour but essentiel la défense de «la qualité de l'éducation et de la dignité des enseignants».
La plupart des écoles polonaises, y compris les maternelles, sont fermées depuis le 8 avril, les enseignants cherchant à obtenir une hausse de salaire de 30%.
Selon le ZNP, un enseignant confirmé touche en Pologne un salaire brut de 3500 zlotys, soit 816 euros, ce qui représente 70% du salaire moyen. Le gouvernement n'a proposé aux enseignants que 15% d'augmentation sur l'ensemble de 2019, proposition acceptée uniquement par le syndicat Solidarité, proche des conservateurs au pouvoir.
La décision de suspendre la grève intervient à la veille des épreuves du baccalauréat que la grève risquait de perturber fortement. Mercredi, le gouvernement polonais a annoncé des mesures «d'urgence» pour assurer que les épreuves de bac puissent avoir lieu en dépit de la grève nationale des enseignants. Il s'agit d'un projet de loi mobilisant des fonctionnaires locaux pour classer les élèves des terminales, une condition en Pologne pour être admis au bac.
Annonçant cette mesure d'urgence, le Premier ministre Mateusz Morawiecki, cité par des médias, a expliqué que dans le cas «où ni le conseil de classe ni le directeur ne voudra prendre la décision (de classer les élèves) celle-ci sera prise par l'organe de tutelle soit l'administration locale» qui devra charger un enseignant de l'appliquer.
