Editorial

Leçons de campagne

Publié par O. Larbi le 14-04-2014, 20h05 | 52
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A présent que les clameurs se sont tues, il est possible de marquer un arrêt, de prendre de la hauteur, du recul...

22 jours durant, les candidats à l’élection présidentielle, leurs mandants, les cadres de chaque parti ont sillonné le territoire national, à la rencontre des citoyens et électeurs dans une démarche de démocratie directe qui a mis au jour la soif de débats et d’informations politiques en direction des populations plus habituées aux fastidieuses luttes en vue de contrôler les organisations en évinçant les adversaires du moment.

Du point de vue de la pratique, l’association des populations à discuter d’un bilan, de prendre connaissance des programmes des candidats, bien ou mal incarné par le candidat ou ses représentants, cette association est une très bonne chose car elle inscrit la sanction des urnes comme juge ultime des  engagements des uns et des autres.

C’est lorsque ce pouvoir de sanction est rendu possible par le débat et l’information que le vote devient une arme décisive. Si les citoyens se sont rendus en masse aux meetings, ont répondu aux sollicitations des candidats ou des animateurs de campane lors de ce qui a été appelé » travail de proximité », c’est que le citoyen algérien est politisé, qu’il sait ce qui se passe : les enjeux de l’élection et ses conséquences, mesurant, pesant le pour et le contre dans son choix le jour du vote, devant l’urne. Cette campagne a mis en compétition des bilans, des programmes, des  méthodes de travail, des styles qui pour être différents ont tendu à convaincre, à mobiliser, à entrainer.

De fait chaque candidat ou ses représentants se sont félicités de l’accueil populaire, de l’apparition de nouveaux acteurs dans l’action au quotidien.  

Dans les cercles proches du noyau dur des directeurs de campagne, des jeunes ont vécu leurs premiers baptêmes du feu électoral, non sans appréhension ou émotion : face à l’assemblée des partisans dont il faut satisfaire les attentes et les enthousiasmes, le jeune cadre découvre les arcanes et l’art de la maîtrise oratoire.

Dans les équipes de campagne, il y a les « habitués », ceux qui ont déjà participé à 3,4 ou même 5 campagnes, pas toujours dans le staff du même candidat : ils sont unanimes à observer que cette campagne électorale est la plus animée, la plus passionnante, la plus formatrice, la plus bénéfique pour le peuple démocrate.

Il est instructif pour le citoyen conscient d’apprendre comment se répartissent les tâches et les missions au sein d’une direction nationale de campagne et au sein d’un parti qui soutient un candidat : il  y a des approches comparables avec des  rappels des positions du parti concerné quand cela est nécessaire.

Les algériens ont pu se rendre compte que l’alliance au sommet des partis qui soutiennent la candidature du président sortant s’est répercutée à la base, alors que quelques semaines auparavant, les identités particulières l’emportaient sur toute autre considération.

Cette campagne fait du citoyen algérien le protecteur de ses nouvelles avancées démocratiques : qui pourra empêcher le jeune, la femme, le retraité, le chômeur, le fellah, l’ouvrier manuel ou intellectuel d’exprimer ses idées ? Ses propositions, Ses colères ? Le citoyen sera reconnaissant à tous les candidats d’avoir ouvert la voie à ce respect de l’Autre, à l’inviolabilité de ses convictions et de ses croyances. Il est un fait que les composantes de la personnalité algérienne ont été épargnées par les polémiques qui émaillent les campagnes électorales.

Islam, amazighité, arabité  ont gagné leur consécration dans cette campagne, ce qui augure la capacité à entrevoir des progrès certains dans le vivre ensemble apaisé. Au titre des acquis, malgré quelques excès dus à la « fougue de la jeunesse », les médias algériens ont apporté leur contribution au débat politique.

Dans l’ensemble les positionnements des titres de la presse écrite et radiophonique ont peu varié, ce qui marque une stabilité des opinons politiques dans la société. Les chaînes de TV publiques et privées ont, dans l’ensemble, tenté de se préserver une chance d’accéder au statut de chaînes d’informations généralistes en faisant preuve d’esprit critique-si l’on excepte certains dépassements de ton- et de professionnalisme en couvrant presque équitablement la campagne de chaque candidat.

Ces éléments sont autant de promesses pour édifier une société qui s’intéresse à ses problèmes et se donne les moyens de les maîtriser, ils confortent les engagements des candidats sur tous les plans.

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