Les Gabonais ont commencé à voter samedi matin pour l'élection présidentielle opposant le chef de l'Etat sortant, Ali Bongo Ondimba, et l'ancien président de la Commission de l'Union africaine (UA), Jean Ping.
Les premiers bureaux de vote ont ouvert peu avant 08h00 (07H00 GMT) à Libreville.
Au total, quelque 628.000 électeurs sont appelés à choisir leur futur président. Les bureaux doivent fermer à partir de 18h00.
Ali Bongo Ondimba, 57 ans, élu en 2009 après la mort de son père Omar resté 41 ans au pouvoir, affronte neuf candidats, dont l'ancien patron de l'Union africaine Jean Ping, 73 ans, plusieurs fois ministre sous Bongo père.
Alors que le président-candidat partait largement favori pour un nouveau septennat face à une opposition dispersée, le rapport de force s'est rééquilibré avec l'alliance de l'opposition autour de Jean Ping le 16 août, deux autres poids lourds de la vie politique locale s'étant désistés en sa faveur.
Par ailleurs, des dizaines d'observateurs de l'Union européenne (UE) et de l'Union africaine (UA) sont déployés dans tout le pays pour suivre les opérations de vote et de dépouillement.
Et la communauté internationale a multiplié les mises en garde envers les autorités gabonaises pour qu'elles garantissent des élections "pacifiques et crédibles".
Vendredi, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a exhorté les candidats "à faire preuve de retenue" et "à s'abstenir de toute incitation à la violence" avant, pendant et après le scrutin.
Jean Ping dénonce des "illégalités flagrantes" autour du vote des militaires et policiers
Le camp de Jean Ping, principal candidat d'opposition à la présidentielle de samedi au Gabon, a dénoncé dans un communiqué des "illégalités flagrantes" autour du vote des militaires et policiers.
Dans une décision annoncée vendredi, la Cour constitutionnelle "autorise les militaires à voter en dehors des centres dans lesquels ils sont régulièrement inscrits, et l'ouverture de listes additives d'électeurs pour eux", affirme dans ce communiqué Jean Gaspard Ntoutoume Ayi, directeur de campagne de Jean Ping.
Cette décision est une "violation flagrante de la loi électorale" et ouvre la voie à des fraudes, accuse-t-il.
Selon lui, elle permet ainsi aux membres des forces de sécurité "de voter plusieurs fois dans plusieurs centres et bureaux de vote en s'inscrivant sur plusieurs listes additives, dès lors qu'il n'existe pas d'interconnexion informatique entre les différents bureaux de vote", poursuit le communiqué.
Le comité de campagne de Jean Ping "dénonce de la manière la plus virulente cette nouvelle tentative de la Cour Constitutionnelle de s'ériger en bouée de sauvetage familiale d'un système Bongo/PDG (Parti démocratique gabonais au pouvoir) en fin de course", selon ce communiqué.
La déclaration de la Cour constitutionnelle a été publiée vendredi dans le quotidien national l'Union.
La Cour constitutionnelle a justifié sa décision concernant les "forces de défense et de sécurité" par le fait qu'elles sont déployées sur l'ensemble du territoire national - et donc souvent hors de leurs circonscriptions électorales - pour sécuriser le vote.
Les Gabonais ont commencé à voter samedi matin pour l'élection présidentielle opposant le chef de l'Etat sortant, Ali Bongo Ondimba, à neuf autres candidats, dont son principal rival Jean Ping, un ex-cacique du régime.