
Les laboratoires Beker ont procédé hier à l’hôtel El Djazaïr, au lancement d’un nouveau médicament, le Sofos 400 (ou Sofosbuvir 400mg), pour le traitement de l’hépatite C. «Ce médicament qui peut guérir jusqu’à 90% des patients est assimilé à un vaccin même si pour l’heure aucun vaccin n’a été développé contre l'infection par le virus de l'hépatite C», a indiqué en marge de la Conférence le Pr Nabil Debzi, chef de service au CHU Mustapha- Bacha.
Dans un premier temps ce traitement révolutionnaire sera associé à d’autres molécules pour éviter toute résistance mais aussi pour augmenter son efficacité. «Pour la première étape, le Sofos 400 sera associé aux anciennes molécules pour un traitement de 12 semaines. Par la suite, les laboratoires Beker procéderont à la fabrication de la deuxième molécule nommée ledipasvir qui sera associée au Sofosbuvi dans un seul comprimé. Ce sera un traitement facile d’utilisation avec 1 comprimé par jour pendant 12 semaines» a souligné le Pr Debzi. Concernent la prise en charge de l’hépatite C en Algérie, 7 options thérapeutiques existent actuellement et le Sofosbuvir a sa place dans l’ensemble de ces schémas. En matière de couts, ce dernier traitement sera proposé à 3000 euros la cure de 12 semaines, soit dix fois moins cher que le prix exécré en Europe et aux Etats-Unis, ce qui est une chance inespérée pour les malades. Le traitement sera disponible dans les hôpitaux à titre gracieux.
A ce sujet, le président de l’association SOS hépatite M. Hamid Bouallag, a indiqué que son association saisira la CNAS pour rembourser se médicament afin qu’il soit disponible dans les officines et éviter de probables ruptures de stock qui peuvent être générées par la rupture de la chaine de distribution entre la PCH et les hôpitaux. L’intervenant a également souligné la nécessité de mettre en place des gardes fous pour contrôler la distribution de ce médicament et éviter son détournement. D’après les statistiques de l’Institut pasteur, le taux de prévalence de l’hépatite C dans les centres d’hémodialyse était de 48% en 1995. Treize ans plus tard (en 2008), le nombre d’infections a été réduit de moitié chez les hémodialysés pour se fixer à 23,8%, grâce notamment à l’amélioration de l’hygiène, toutefois ce chiffre reste relativement élevé, a indiqué le Pr Debzi. Pour rappel, l’hépatite C qui est une malade silencieuse et asymptomatique, touche près de 150 millions de personnes dans le monde. En Algérie, la prévalence de l’hépatite C est estimée à 1% de la population.
Rachid Rachedi