Des acteurs de la société civile ont organisé, à l’occasion de l’Aïd el Fitr, plusieurs visites dans les hôpitaux, les foyers pour personnes âgées et les villages d’enfant en détresse afin de partager avec ces catégories la joie de l’Aïd et de leur exprimer leur empathie.
Approchés par l’APS, la plupart des acteurs se sont accordés à dire que leurs démarches s’imprégnaient des valeurs morales de l’Algérien, connu pour son esprit d’entraide et de solidarité, notamment lors de pareilles occasions.
«La tradition d’échange des gâteaux de fête entre voisins et proches reflète parfaitement cette culture ancestrale, visant à ancrer les valeurs de partage et de joie», ont-ils estimé.
Pour l’occasion, l’Association «Amel el Djazaïr» maintient la grande Khaïma de l’iftar, à la place El Kettani à Bab El Oued (Alger), mais cette fois-ci pour réunir, la matinée de l’Aïd, tous les bénévoles et personnes ayant participé aux opérations d’Iftar pendant le mois sacré, autour de tables garnies de gâteaux traditionnels.
La présidente de l’Association, Meriem Laaribi, a souligné que «cette initiative vient couronner les efforts de personnes unies, un mois durant, par un esprit de solidarité et de bénévolat», mettant en avant «l’aspect humain consistant à préserver l’ambiance familiale, en cette journée bénie, pour en faire le prolongement de tous les aspects positifs ayant caractérisé le mois du jeûne».
Pour sa part, le membre du Conseil national de l’Association des anciens scouts musulmans algériens, Mounir Arbia, a estimé que le programme de l’Aïd El Fitr était un prolongement des projets de solidarité du mois de Ramadhan, à l’instar du couffin de Ramadhan, du couffin de l’Aïd, des opérations de circoncision, des vêtements de l’Aïd pour les enfants ainsi que pour les personnes séjournant dans les foyers pour personnes âgées, des initiatives qui visent à «diffuser la joie».
D’autres acteurs de la société civile œuvrent également pour apporter la joie aux patients et aux enfants, à travers l’organisation de visites dans les hôpitaux, les villages d’enfants en détresse et les orphelinats, à l’effet de partager avec ces derniers des gâteaux et des jouets.
Dans ce cadre, les anciens scouts musulmans algériens ont organisé des visites au Centre hospitalo-universitaire (CHU) de Beni Messous, aux orphelinats de Draria et aux foyers pour personnes âgées de Sidi Moussa et de Dely Brahim, outre des visites similaires dans plusieurs wilayas, s’inscrivant dans le cadre de la consécration des valeurs de solidarité et d’entraide entre les enfants de la même patrie.
Dans cet esprit, l’Organisation algérienne de l’Environnement et de la Citoyenneté (OAEC), a tracé un programme spécial Aïd El Fitr, prévoyant des visites aux hôpitaux, aux foyers pour personnes âgées et villages d’enfants en détresse, dans le but de répandre la joie et de partager le bonheur de cette fête dans une ambiance familiale.
A cette occasion, le président de l’organisation, Sofiane Affane, a affirmé que le plan avait couvert différentes wilayas du pays, dont Sétif, Souk Ahras, Tlemcen, Oran, Béchar, Djelfa, Aïn Defla, Bordj Badji Mokhtar, Tindouf et Batna, et ce pour «renforcer les liens de cohésion et de solidarité entre les différentes catégories du peuple, notamment les patients, les personnes âgées et les enfants en détresse».
Evoquant la place particulière des orphelins, le président de l’association «Kafil El Yatim», Ali Chaouati, a fait savoir que cette catégorie avait bénéficié, en ce mois de Ramadhan,»d’une prise en charge particulière qui s’est renforcée à l’occasion de l’Aïd el-Fitr par la distribution de 50.000 tenues de l’Aïd, en sus de l’organisation des opérations de circoncision et de visites au profit des orphelins durant les jours de l’Aïd, outre la distribution de gâteaux et de cadeaux. M. Chaouati a également souligné l’importance de «ces gestes, si modestes soient-ils, pour égayer les cœurs et créer des sentiments positifs envers ceux qui ont été privés de la chaleur familiale», relevant à ce propos l’importance de les protéger du sentiment de solitude, notamment lors de telles occasions.
De son côté, le président de l’association nationale du volontariat, Ahmed Malha a affirmé que les actions bénévoles constituaient désormais «une tradition consacrée par la société civile lors de ces occasions, mais aussi un fort message de soutien social envers les catégories privées de la chaleur familiale».
Diverses actions de solidarité au profit des familles défavorisées dans le Sud
L’élan de solidarité demeure une tradition perpétuée à travers les wilayas du Sud du pays où les associations caritatives et acteurs de la société civile s’adonnent en cette occasion de l’Aïd El-Fitr à diverses actions de solidarité et d’entraide envers des catégories sociales défavorisées, a-t-on appris jeudi des organisateurs.
D’intenses préparatifs ont été entrepris la veille de cette fête religieuse par des associations et bénévoles des wilayas du Sud pour la création d’une ambiance festive en l’honneur des passagers et nécessiteux et leur permettre de vivre un climat de fraternité et de soutien. Dans ce cadre, l’on relève, dans la wilaya d’El-Méniaâ, la remise, par l’association «Souaed El-Ihssane», de près d’une quarantaine d’enveloppes financières et des effets vestimentaires dits «Kaswat El-Aïd» au profit des personnes aux besoins spécifiques âgés de six (6) à 14 ans, en sus de l’organisation des visites aux malades à l’établissement public hospitalier EPH-Mohamed Chaabani, a indiqué le président de l’association, Felkat Cheikh. De même, le comité du croissant rouge algérien (CRA) a organisé, en cette journée de pitié et de solidarité, une visite à l’établissement pénitentiaire d’El-Méniaâ pour remettre des habits de l’Aïd aux pensionnaires.
Des actions de solidarité ont également été menées dans la wilaya de Tamanrasset où le comité local du CRA a procédé à la distribution de 120 lots de vêtements de l’Aïd au profit des enfants issus des familles nécessiteuses, en plus de l’organisation d’une visite aux enfants d’assistanat à la cité «Tafssit» de Tamanrasset. Pas moins d’une centaine de familles, parentes d’orphelins, ont reçu des aides pécuniaires et des habits prêt-à-porter.
Dans la wilaya de Ghardaïa, une ambiance de solidarité similaire est constaté où cet élan s’exprimait au travers la remise, par des associations, bénévoles et bienfaisants, des aides et colis et d’organisation de visites aux malades et l’animation, en leur honneur, des activités récréatives leur permettant de vivre la joie de l’Aïd. Dans la wilaya de Laghouat, pas moins de 200 lots d’effets vestimentaires de l’Aïd ont été remis aux enfants des familles nécessiteuses à l’initiative de l’association des jeunes de Laghouat.
La «chakhchoukha», plat traditionnel incontournable les jours de l’Aïd El Fitr à M’sila
Si la «chakhchoukha», fine galette de semoule émiettée, cuite à la vapeur puis arrosée d’une sauce épicée, est le plat de prédilection des habitants de la wilaya de M’sila (et de tous ceux qui la visitent ou y sont de passage), elle devient incontournable les jours de l’Aïd El Fitr.
Le plat de «chakhchoukha» préparé dans la wilaya de M’sila (appelé «Chouatt» car la pâte à émietter ne provient pas, comme ailleurs, de ces feuilles de «Trid» ou de «Rougag», comme on dit dans l’ouest algérien, mais d’une galette très fine), reste, fondamentalement, au matin de l’Aïd, le plat traditionnel le plus populaire, et celui qui donne une saveur particulière à la célébration de cette fête religieuse dans la région du Hodna.
Malgré la grande variété des plats traditionnels servis pendant l’Aïd El-Fitr, la «chakhchoukha» préparée par les mains expertes des ménagères de la région est, incontestablement, «la reine de la table» et cela dure depuis de très nombreuses décennies. La préparation de la «chakhchoukha» de M’sila (à ne surtout pas confondre avec celle des autres régions du pays) commence par la cuisson d’une très fine galette que l’on émiette avant de la cuire à la vapeur. Cuite, elle est trempée dans une sauce chaude, très épicée, souvent piquante, avec des légumes et de la viande.
En fait, la méthode de préparation diffère d’une région à l’autre, comme le confirme Mme Yasmine, une femme au foyer vivant au chef-lieu de la wilaya de M’sila. Elle souligne, par exemple, que les habitants de la région de Souamaâ cuisent ensemble la sauce et «leftat» (nom donné aux fins morceaux de galette émiettée) dans une marmite en terre cuite. Les habitants de Bou-Saâda, eux, préfèrent introduire les miettes petit à petit dans la sauce, tandis que dans la partie orientale de la wilaya, «leftat» est disposé sur le plat de présentation pour n’être arrosé de sauce que dans un deuxième temps, au moment où l’on passe à table.
«Ces différentes méthodes de préparation sont transmises de génération en génération», assure Mme Yasmine, soulignant que le plat de «Chakhchoukha» est un «symbole du patrimoine et de la culture culinaire de la région du Hodna». Pour sa part, la «cheffe» Aicha Bendahi, une cuisinière expérimentée de la commune de Houamed (sud de M’sila), affirme que ce qui distingue la «chakhchoukha» de M’sila des autres, «c’est la consistance de +leftat+, le goût du plat et l’odeur des épices qui s’en dégage». «Dès que l’amalgame miettes-sauce est homogène, le plat de présentation est décoré de piments et de morceaux de beurre naturel, au moment où certaines ménagères préfèrent ajouter des olives vertes et des petits morceaux de pommes de terre, mais c’est facultatif», ajoute Mme Bendahi. Dans le même ordre d’idées, Mme Oum El Khir, de Bou Saada, expliquant que la «chakhchoukha» de M’sila «est un modèle de diversité et d’originalité en matière de cuisine», souligne que la préparation de «leftat» doit avoir lieu «quelques jours avant l’Aïd El-Fitr».
Le jeune Lamine, de Bou-Saâda également, soutient qu’il est «très difficile» de se mettre à proximité d’une «chakhchoukha» en train de cuire, tant les effluves qui en émanent sont «irrésistibles» et mettent très rapidement l’eau à la bouche. Le jeune homme ne s’émeut pas plus que cela de la préférence des habitants du Hodna pour les mets fortement épicés et piquants: «cela a toujours été comme ça, ici l’on aime le «h’ror» (piquant) c’est pourquoi nous raffolons aussi du «Zviti» (morceaux de galette écrasés au pilon dans un grand mortier de bois appelé Mahrès avec des tomates, des piments et de la coriandre) et les «M’hadjeb» piquantes. Seulement, voilà, conclut-il, quand c’est le premier jour de l’Aïd, «rien ne peut remplacer la chakhchoukha». Un autre Boussaâdi, Amar, tient à préciser que des plats de «chakhchoukha» sont «sortis dans la rue, tôt le matin de l’Aïd El-Fitr», ce qui crée, assure-t-il, de «sympathiques rassemblements de convives se connaissant à peine (ou pas du tout), savourant une bonne chakhchoukha» .Cela véhicule aussi, ajoute-t-il, «nos vraies valeurs tout en exprimant la joie ressentie en ce jour de fête».
Mascara : activités de proximité et culturelles au profit des pensionnaires des établissements de rééducation (SMA)
Le commissariat des Scouts musulmans algériens (SMA) a pris l’initiative, jeudi à Mascara, de lancer des activités de proximité et culturelles au profit des pensionnaires des établissements de rééducation, à l’occasion de Aïd El Fitr, a-t-on appris de du commissaire de wilaya des SMA. Ces activités ont été programmées dans le cadre d’un accord entre le commandement général des Scouts musulmans algériens et de la Direction générale de l’Administration pénitentiaire, au profit des pensionnaires des établissements de rééducation de Mascara, Sig, Mohammadia, Tighennif et Ghriss. Elles comportent des spectacles de divertissement et de l’animation artistique et musicale par des troupes relevant des SMA, a indiqué M. Bekadi.
Elles prévoient aussi, dans les jours de l’Aïd, la distribution de cadeaux et gâteaux aux pensionnaires des établissements de rééducation et autres actions pour les sensibiliser sur les dangers de la toxicomanie et de l’alcool et autres maux sociaux, selon le même responsable, qui a souligné que ces activités visent à partager la joie de l’Aïd El Fitr avec eux.
A rappeler que le commissariat de wilaya des SMA a pris l’initiative d’organiser plusieurs activités artistiques, culturelles, sportives et religieuses au profit des pensionnaires des établissements de rééducation de la wilaya, le long du mois de Ramadhan, dont notamment des concours du meilleur récitant du Coran, du meilleur muezzin, du meilleur mounchid et du meilleur travail manuel artistique, ainsi que de mini-tournois de jeux d’échecs, de football, de handball et de tennis de table et des spectacles artistiques, de musique, de théâtre et de divertissement, selon M. Bekadi.