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Médias et intelligence artificielle : Le robot conversationnel aura-t-il raison du journaliste ?

Publié par S. Oulebsir le 28-02-2024, 15h44 | 28
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Apparues depuis peu, les applications de ChatGPT dans le domaine des médias ne cessent de faire reculer les limites dans la pratique des médias.   

Elles sont d’une utilité indiscutable pour accompagner le travail intellectuel du journaliste dans son effort de recherche, de collecte, de vérification et de présentation et de l’information.

De nombreux organes d’information y ont déjà recours avec le secret espoir de réduire les coûts de production de l’information.

Les géants de l’internet comme Google sont aussi à l’affut et proposent déjà des outils aux médias pour leur faciliter l’accomplissement de certaines tâches.

Pour autant, mes robots conversationne finiront un jour par prendre la place des journalistes ? Une hypothèse que d’aucuns n’excluent pas, tandis que pour d’autres, cette nouvelle ‘’intrusion technologique’’ servira plutôt à rendre le journaliste, plus que jamais indispensable.

L’actualité regorge de faits et situation impliquant cette nouvelle dynamique insufflée par l’intrusion des nouveaux outils de l’intelligence artificielle dans le domaine des médias, et particulièrement dans la pratique du journalisme. Depuis l’apparition, il y a quelques mois des nouvelles applications de ChatGPT, ce robot conversationnel utilisant l’intelligence artificielle et, selon wikipédia, « capable de répondre à des questions, de tenir des conversations, de générer du code informatique, et d'écrire, traduire ou synthétiser des textes », les questions fusent pour savoir ce que cela aura comme répercussion sur le journaliste et les médias en général.

Il va sans dire que ces outils sont d’une indiscutable pour faire du ‘’journalisme augmenté’’, soit aider le journaliste à mieux faire son travail.

Une étude du site français larevuedesmedias.ina.fr, spécialisé dans les médias, publiée le 19 septembre dernier, cernait cinq domaines possibles de recours par les médias aux outils de l’intelligence artificielle.

A commencer par les illustrations d’articles, avec un lot d’exemples concerts puisés dans des journaux français qui ont eu recours à cela ; vient ensuite l’écriture d’article, et notamment pour ce qui concerne les informations redondantes, « comme des papiers listant les matchs à venir, avec horaires et chaînes où les regarder », écrit-il. Il faut garer en tête l’expérience, certes pas encore abouie mais bien réelle du grand groupe de presse allemand DerSpiegel  qui avait annoncé il ya une année qu’il  « va supprimer des postes - notamment de journalistes - pour les remplacer par une intelligence artificielle, a fait savoir Mathias Döpfner le patron », rapporte le site https://www.midilibre.fr, dans un article daté du 28 février  2023.

L’intelligence artificielle peut aller au-delà de la simple écriture des articles, si l’on en juge par ce que propose Google depuis peu aux médias.

Son nouvel outils Genesis, proposé aux grands médias américains serait capable de produire des contenus en se référant aux informations déjà données par le média, il serait, selon un article mis en ligne le 20 juillet 2023 par le site https://www.01net.com, « une sorte d’assistant qui automatise certaines tâches et libère du temps pour enquêter et vérifier les informations. L’outil peut également suggérer des titres. »

 Autre apport possible de l’intelligence artificielle, l’élaboration de l’information en vidéo avec des outils de plus en plus performants en matière de préparation, d’illustration et de présentation de l’information audiovisuelle.

Des médias chinois s’y sont déjà mis selon larevuedesmedias qui rapporte que « la start-up Xinhua Zhiyun produit depuis 2018 selon la même méthode des vidéos d’information en quinze secondes. »

La vérification de l’information, base éthique et raison d’être du métier de journaliste constitue une autre porte d’entrée des outils de l’intelligence artificielle dans la pratique du journalisme.

Le site français spécialisé en médias donne quelques exemples d’outils mobilisés notamment pour mettre à l’épreuve des chiffres avancés par les hommes politiques.

Mais plus généralement ces mêmes outils sont souvent mis à contribution pour vérifier le bien-fondé de toute information ou illustration qu’elle soit graphique ou audiovisuelle

En dernier lieu, cette même source évoque le recours de médias à des robots programmés pour l’analyse et la comparaison de documents pour aider le journaliste dans sa recherche.

La machine, une fois renseignée sur les besoins de recherche du journaliste peut parcourir des masses de documents pour extirper ceux correspondants aux attentes du journaliste.

A charge pour le média de s’éviter les problèmes de bais dans l’apprentissage de la machine.

Au-delà des expériences en cours dans cette nouvelle synergie entre le métier de journaliste et les nouvelles applications de l’intelligence artificielle génératives, se développe tout un débat sur les limites éthiques, morales et légales de cette cohabitation, avec, inévitablement, un œil sur le futur  du monde des médias et cette récurrente question pour savoir ce qu’il adviendra du métier de journaliste.

Un débat, en somme, vieux comme l’histoire des rapports entre la société humaine et la technique, avec son lot de partisans du tout technologique, comme voie du progrès et de prospérité, et, de l’autre côté, ceux plus critiques, qui n’occultent pas les bons côtés de la technique, mais rappellent seulement ses limites, et le souci de faire prévaloir les valeurs humaines sur toute autre considération.

Il est évident que l’intelligence artificielle bouleversera le monde des médias, et que comme toute innovation, elle apportera des aspects positifs pour le journalisme et l’économie des médias ; Elle induira également des facettes négatives, le plus souvent engendrées par des mésusages humains, et c’est peut là que le rôle du journaliste sera le plus sollicité.

S. O.

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