Le produit intérieur brut (PIB) de la Suisse a progressé de 0,2% au troisième trimestre 2022 par rapport aux trois mois précédents, porté essentiellement par l'économie intérieure, selon les chiffres publiés mardi par le secrétariat d'Etat à l'économie (SECO).
Le SECO a en revanche revu à seulement 0,1% la croissance au deuxième trimestre, quand une estimation début septembre faisait encore état d'une progression de 0,3%. Depuis, le gouvernement a nettement revu en baisse ses prévisions pour l'ensemble de l'année, ne tablant plus que sur une croissance de 2% cette année et 1,1% l'année prochaine contre respectivement 2,6% et 1,9% précédemment. Sur un an, la croissance au troisième trimestre s'affiche à seulement 0,5%.
L'évolution trimestrielle du PIB est conforme aux attentes des économistes interrogés par l'agence AWP qui l'attendaient entre 0,2% et 0,5%. En comparaison annuelle, les spécialistes étaient beaucoup plus optimistes, car ils prévoyaient une progression de 0,9% à 1,4%. "Dans le secteur des services, la croissance a été quasi générale.
Les branches de l'industrie plus sensibles à la conjoncture ont été freinées par le contexte international", résume le Secrétariat d'Etat. Ainsi, la consommation privée affiche une hausse supérieure à la moyenne (+0,7%) et malgré un taux d'inflation relativement élevé pour la Suisse. "Les dépenses ont notamment augmenté en lien avec le logement et l'énergie, les loisirs et les voyages et les achats non alimentaires", souligne le communiqué. Le commerce a affiché une progression de 2,3% - qui vient stopper quatre trimestres consécutifs de recul - et l'hôtellerie-restauration a vu sa croissance atteindre 2,8%, notamment grâce aux touristes étrangers qui retrouvent le chemin du pays alpin après la pandémie.
En revanche, les services financiers affichent un recul de 4,4%. Autre recul notable dans les investissements dans la construction (-2,0%), ce qui a engendré une baisse dans le secteur de la construction (-2,2%). "Il s'agit de la seule composante de la demande intérieure à s'être contractée au 3e trimestre. Les chiffres d'affaires ont diminué notamment dans le bâtiment, mais également dans le génie civil et les autres travaux de construction", souligne le SECO.
Dans l'industrie manufacturière (-0,2%), la création de valeur a été légèrement négative au 3e trimestre. "Même si l'industrie chimique-pharmaceutique a enregistré une nette croissance après deux trimestre s négatifs, le contexte international difficile a accru l'effet de frein sur les autres domaines", explique t-il.
