L’annonce presque certaine par la société Apple, début juin, d’un plan d’affaires pour le marché de la domotique ravive la bataille sur ce marché avec son corollaire, celui des objets connectés visé également par d’autres mastodontes, dont Google qui veut insérer sa publicité dans tout ce qui bouge.
La presse internationale réserve de larges espaces à l’intérêt manifesté par Apple, pour le marché de la domotique et pour lequel tout le monde s’attend à de probables annonces dans les premiers jours du mois de juin «et si vous pouviez contrôler votre éclairage, votre chauffage, votre alarme et tous vos appareils domestiques avec votre iPhone ?» s’interroge le site 01net.com qui se fait l’écho de révélations de presse faite par le Financial Times qui aurait révélé qu’Apple p à tous les autres produits de la marque, y compris l’Apple TV, qui permettrait de configurer et d’utiliser simplement des objets connectés. »
Le journal britannique prêterait à la firme de Steve Jobs «de grandes ambitions en la matière, où plusieurs de ses rivaux, comme Samsung ou Google, ont déjà avancé leurs pions ».
Le Financial Times ne semble pas en connaître beaucoup plus sur ce qui se trame à Cupertino, siège social d’Appel même, si en tentant d’imaginer à quoi cela ressemblerait il s’avance selon 011net.com, à croire que le futur système domotique serait conçu de sorte à ce que «Les lumières de la maison pourraient s’allumer automatiquement quand le propriétaire d’une maison entrerait chez lui, en utilisant la connexion sans-fil de l’iPhone pour signaler son arrivée».
Pour mieux comprendre les capacités de la domotique, un petit tour sur l’encyclopédie en ligne Wikipedia permet de comprendre qu’il s’agit d’un «ensemble des techniques de l'électronique, de physique du bâtiment, d'automatisme, de l'informatique et des télécommunications utilisées dans les bâtiments, plus ou moins interopérables » et permettant de centraliser le contrôle des différents systèmes et sous-systèmes de la maison et de l'entreprise (chauffage, volets roulants, porte de garage, portail d'entrée, prises électriques, etc.)».
D’après cette source les visées de la domotique peuvent être de « répondre aux besoins de confort (gestion d'énergie, optimisation de l'éclairage et du chauffage)», ou de prendre en charge les préoccupations «de sécurité (alarme) et de communication (commandes à distance, signaux visuels ou sonores, etc.,) que l'on peut retrouver dans les maisons, les hôtels, les lieux publics, etc.»
A l’annonce de cette révélation l’une des premières remarques faites par les analystes est que la firme Apple n’est pas versée dans la fabrication de la gamme d’objets connectables pour la maison. Mais il semble que des pourparlers sont en cours, menés par Apple avec des constructeurs dans l’objectif, rapporte 0net.com de «concevoir avec eux une certification pour tous leurs appareils compatibles, dans la veine du célèbre «made for iPhone».
Ce qui est certain, pour la plupart des observateurs c’est que sur ce marché, fortement convoité, Apple semble disposer d’un atout important : le réseau des Apple Store qui pourrait assurer la promotion de ces produits.
D’après le Financial Times, cette firme peut, sur ce marché faire valoir la qualité de ses fonctionnalités domotique par« le fait qu’elles sont respectueuses de vos données personnelles. Une position aux antipodes de celles de Google», relaye le site 01net.com.
Il est vrai qu’au même moment Google se distingue dans les colonnes de la presse internationale par deux faits d’actualité remarquables, D’abord une lettre adressée a gendarme de la bourse américaine, dans laquelle il revendique son ambition de pouvoir afficher de la publicité sur tous les supports connectables.
Selon le Wall Street Journal repris par 0net.com, cette ambition semble sans limite, si l’on se réfère à un extrait de la lettre dans lequel Google décline ainsi sa vision : «Nous pensons que la notion même de "mobile" va évoluer à mesure que les "appareils intelligents" vont gagner du terrain sur le marché.
Par exemple, d’ici quelques années, nous et d’autres entreprises pourrions fournir des publicités et d’autres contenus sur des réfrigérateurs, des tableaux de bords de voitures, des thermostats, des lunettes et des montres pour ne citer que quelques possibilités ».
Ce qui étonne le plus dans ce passage c’est certes la profondeur de la gamme de produits cités par Google, dont la plupart sont dans ses cordes marketing. Mais de là à inclure le réfrigérateur, beaucoup se demandent par quel bout il pense prendre le marché de la domotique.
La couleur est annoncée dans un autre fait d’actualité concernant le géant de la recherche sur Internet. Il s’agit de l’acquisition d’une start-up américaine, Nest, bien connue dans le secteur de la «home automation» américain.
Pour le site www.lemoniteur.fr qui a traité de cette actualité, «Google… qui déploie la somme invraisemblable de 2,3 milliards d’euros pour disputer à Apple la start-up Nest Labs (Palo Alto, créée en 2010), cela frise le caprice de star !».
Cette jeune start-up lancée par deux transfuges d’Apple, emploie près de 200 travailleurs et rayonne sur le marché nord américain.
Son portefeuille de produits comprend des «régulateurs de chauffage intelligents et des détecteurs de fumée/monoxyde de carbone», selon lemoniteur.fr qui trouve que «La grande force de ces produits tient à un design impeccable (on ne vient pas d’Apple impunément), à la connectivité sans fil (qui se prête à la rénovation et suscite aussi des actes d’achat impulsifs, type cadeau à des proches), et surtout d’étonnantes prouesses d’auto-apprentissage.»
Ainsi, les prouesses technico-commerciales de la société semblent avoir été à l’origine d’un nouveau frémissement du marché de la domotique stagnant depuis quelques années tant en Amérique qu’en Europe. Pour le cabinet Morgan Stanley la dynamique de Nest pourrait lui assurer des «ventes à 100 000 thermostats/mois, ce qui générerait un revenu annuel de 215 millions d’euros», selon le même site.
La nouvelle acquisition de Google s’inscrit dans une démarche du géant de la recherche visant le rachat «des sociétés hardware dont les produits, souvent orientés grand public, sont aptes à faire remonter de l’information du quotidien, des habitudes, le mode vie des gens», explique une experte au site qui rappelle que «Google est passé maître dans l’art de capitaliser et d’exploiter les informations sur tout-un-chacun via l’adresse IP, en particulier afin d’afficher sur les écrans des publicités ciblées via ses systèmes AdSense/AdWords.»
De son côté, le sociologue Gaétan Brisepierre, spécialiste des questions d’habitat et d’énergie, donne les explications suivantes sur le site lemoniteur.fr : «Cette nouvelle domotique, qui part du besoin du client, prend de court les acteurs historiques du bâtiment», rappelant le contexte américain qui a favorisé l’émergence de telles sociétés qui auraient bénéficié d’un cadre juridique nouveau instauré lorsque, souligne le site, «l’administration Obama a promu dès 2011 un protocole Internet, Green Button, qui est ouvert à tous !»
En somme Obama a favorisé l’éclosion d’un système ouvert «aux usagers et aux opérateurs, mais aussi à une floraison d’éditeurs de logiciels et de prestataires». Une voie royale dans laquelle Google et d’autres ne se sont pas fait prier pour s’engouffrer.
