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Libye Al-Sarraj en Europe : Appels à un cessez-le-feu et à la reprise du dialogue

Publié par Dk News le 14-05-2019, 16h20 | 8
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La nécessité d'un cessez-le-feu immédiat et de la relance du processus politique pour une sortie de crise en Libye a été soulignée à l'Union européenne, lors d'entretiens avec le chef du gouvernement d'union nationale (GNA) libyen Fayez al-Sarraj, alors que Tripoli est le théâtre depuis plus d'un mois d'agressions lancées par le général à la retraite Khalifa Haftar.

A Bruxelles, où se trouvait lundi le président du Conseil présidentiel du GNA, Fayez al-Sarraj, dans le cadre d'un périple à l'étranger en quête de soutiens, les ministres des Affaires étrangères de l'UE ont, dans une déclaration commune, «condamné» l'offensive menée par les forces de Haftar contre Tripoli, au terme d'une réunion sur la situation en Libye.

«L'attaque militaire de la LNA (l'Armée nationale libyenne) contre Tripoli et l'escalade qui s'en est (...) constituent une menace pour la paix et la sécurité internationales et menacent davantage la stabilité de la Libye», ont-ils mis en garde.

Dans le document, l'UE a appelé toutes les parties à «mettre en oeuvre immédiatement un cessez-le-feu et à coopérer avec les Nations unies pour assurer une cessation complète et globale des hostilités».

Pour les Européens, «les attaques aveugles contre des zones résidentielles densément peuplées peuvent constituer des crimes de guerre, et ceux qui violent le droit international humanitaire doivent rendre des comptes.

Dans ce contexte, la haute représentante de la diplomatie de l'UE, Federica Mogherini a appelé les parties concernées à cesser les hostilités et à faire prévaloir le dialogue sous l'égide de l'ONU, à l'issue de sa rencontre avec Fayez al-Sarraj et l'envoyé des Nations unies en Libye, Ghassan Salamé, à Bruxelles.

«Notre rencontre, aujourd'hui, avec Fayez al-Sarraj et Ghassan Salamé a porté sur la situation en Libye et de ce que l'UE peut faire pour contribuer au cessez-le-feu et au lancement du processus politique», a-t-elle déclaré.

La Libye sera aujourd'hui un des principaux points de négociation du Conseil des Affaires étrangères de l'UE, a ajouté Mme Mogherini.

Pas de solution militaire en Libye

Dans le cadre des consultations sur la Libye, Fayez al-Sarraj a rencontré aussi le président du Conseil européen Donald Tusk qui a fait savoir de son côté qu'une solution à la crise libyenne ne pouvait pas être obtenue par voie militaire.

Lors d'un entretien lundi à Bruxelles avec Ghassan Salamé, le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, a lui aussi exhorté les parties concernées par la crise libyenne à «mettre fin aux combats et à reprendre le processus politique».

L'émissaire onusien a, quant à lui, une nouvelle fois écarté l'option militaire et souligné que «la solution militaire est difficile à Tripoli» et que plusieurs pays de la région et parties internationales «jugent impossible une telle option».

La semaine passée, le chef de la diplomatie britannique Jeremy Hunt avait estimé qu'il ne pouvait pas y avoir de «solution militaire» aux affrontements en Libye, après des discussions à Londres avec Fayez al-Sarraj.

«S'engager à un cessez-le-feu et à un retour aux négociations politiques sous l'égide de l'ONU est la seule manière d'aller de l'avant», a-t-il ajouté.

Le Royaume-Uni avait proposé une résolution au Conseil de sécurité de l'ONU demandant un cessez-le-feu, qui n'a pu être approuvée, faute de consensus. Pour rappel, les hostilités lancées par Haftar en vue de prendre le contrôle de Tripoli ont fait, depuis leur déclenchement le 4 avril, plus de 450 morts et plus de 2.000 blessés, selon le dernier bilan établi par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

La situation humanitaire en Libye où plus de 55.000 personnes ont été déplacées par les combats et bombardements de Tripoli, a été aussi au centre des discussions de lundi à l'UE.

Dans ce sens, Mme Mogherini a souligné l'«importance d'assurer l'accès humanitaire et la nécessité de protéger les civils» «Le travail continue, en coopération avec l' Organisation des Nations unies pour les réfugiés (HCR ) et l'Organisation internationale de la Commission des migrations, afin de protéger et d'aider les migrants dans les centres de détention», a-t-elle précisé.

Sur le terrain, les combats à Tripoli continuent et Khalifa Haftar poursuit ses agressions ignorant les appels de la communauté internationale à un cessez-le-feu immédiat.

Déplorant la poursuite de ces affrontements dans la capitale libyenne, la Cour pénale internationale (CPI) a affiché récemment sa disposition à enquêter et poursuivre les individus ou parties commettant des actes constituant des crimes relevant de la compétence de la Cour.

«Alors que je m'adresse à vous aujourd'hui, à mon grand regret, les combats en Libye se poursuivent sans relâche», avait dit sa procureure, Fatou Bensouda qui briefait le Conseil de sécurité de l'ONU sur la situation en Libye.

«La sécurité des migrants et des réfugiés détenus dans des centres situés à proximité des zones de combat suscite de graves préoccupations», a-t-elle déploré.

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