Les participants aux journées de formation sur l’expression littéraire orale et les contes populaires ont estimé mercredi à El-Atteuf (Ghardaia) que ce patrimoine immatériel connait «une fragilité bien visible, voire un déclin» avec l’introduction dans les foyers des médias et des moyens de communication modernes.
Lors de ces journées (trois jours), initiées dans le cadre du mois du patrimoine par l’association «Imekres» sur le patrimoine et folklore, en collaboration avec l’Office de protection et de promotion de la vallée du M’zab (OPVM), les intervenants ont plaidé pour la mise en place d’un inventaire du patrimoine immatériel, composé d’arts populaires, de pratiques et de traditions sociales telles que les contes, légendes et mythes, ainsi que les chants poétiques, afin de les préserver.
Les contes du M’zab, issus de l’imaginaire populaire, constituent une composante essentielle du patrimoine immatériel de la région, ont souligné les intervenants précisant que cet héritage culturel imprégné de valeurs spirituelles islamiques participe à la fois à la cohésion sociale et à la dynamique culturelle. Ces contes populaires, transmis de génération en génération, sont aujourd’hui en péril, et la relève n’est plus assurée, les répertoires s’appauvrissent, et les grand-mères sont de plus en plus absentes dans le processus de transmission de ce patrimoine, estiment des participants.
A ce propos, M’hamed Loukal, du Conseil culturel de Sidi Bel Abbes, considère que «peu de jeunes s’intéressent aux contes populaires transmis par nos grand-mères, et on assiste ainsi à la disparition de ce patrimoine considéré comme la mémoire du peuple».
«A travers cette manifestation culturelle, nous tendons à mettre en lumière les spécificités de ce patrimoine populaire immatériel de la région considéré comme un patrimoine riche et inestimable et de mettre en place des mesures de collecte et de publication des contes et leur diffusion», a-t-il ajouté.
Considérés à juste titre comme les gardiens des mémoires collectives, les conteurs et conteuses partagent avec les enfants la sagesse, les valeurs de solidarité et de tolérance ainsi que la morale et l’éducation autour d’histoires et légendes transmises de génération en génération dans la langue maternelle, a fait savoir de son coté le président de l’Association Imekres, Ahmed Bouhoun.
Ces journées de formation, organisées sous le thème «les contes populaires : creuset de la mémoire collective», proposent à travers des ateliers plusieurs autres activités ludiques, des contes en faveur des enfants et des tables rondes et conférences animées par des chercheurs et spécialistes du conte populaire de différentes régions du pays.
A travers cette manifestation dédiée aux contes populaires et l’expression orale, les organisateurs cherchent à participer à l’enrichissement du paysage culturel et artistique de la région de Ghardaia et ambitionnent également de sensibiliser le grand public à l’importance de l’appropriation et de la valorisation de ce patrimoine ancestral.