Pourquoi faudrait il à tout prix penser que la recherche de la sécurité collective et de la paix internationale devraient être de l’apanage des seules grandes puissances qui continuent ainsi comme par le passé à renforcer leur rôle international et à consolider le statu quo?
Dès lors que sont bouleversés les facteurs de la géopolitique, aucun pays ne peut ni ne doit rester indifférent à son voisinage. Pas d’ingérence militaire interne, selon nos principes, mais pas d’indifférence non plus, comme l’avait dit notre ministre des affaires étrangères.
Pas le droit ou même l’obligation de fermer les yeux sur le voisinage immédiat d’abord car les instabilités et les insécurités non traitées augmentent en intensité et fatalement débordent des frontières, ensuite pour ce qui concerne la sécurité régionale, on s’en sort tous ensemble et pas un à un. Encore faudrait il ne pas tergiverser et laisser la situation pourrir car l’Algérie estime que les indécisions aggravent les incertitudes et donnent encore plus aux menaces les moyens de leur exécution.
Nous ne faisons pas mystère des principes qui fondent nos choix stratégiques. A chaque bouleversement, à chaque évènement de portée régionale surtout, internationale également qui possède des implications sur la sécurité et la paix internationales, notre diplomatie réagit immédiatement. La force de réaction rapide est d’abord diplomatique et non militaire.
Dès lors que les relations internationales se densifient, les risques de discordes avec tout ce que cela implique sont pris en charge d’abord par la diplomatie pour ce qui nous concerne.
La médiation politique pour assurer une solution politique durable alors qu’une solution militaire dans un conflit politique ne peut durer qu’autant que s’exercent les moyens de force.
L’Algérie croit d’autant en les vertus du dialogue qu’elle n’individualise pas une sortie de crise. Tous les pays voisins en sont concernés, surtout quand tous ensemble nous sommes d’accord pour dire que pratiquement toutes les menaces de toute nature sont des phénomènes trans frontières qui mettent à profit les instabilités politiques pour se généraliser.
Si la diplomatie Algérienne fait parfois et même souvent d’Alger la capitale de la concertation internationale, il ne s’agit nullement d’une dispersion, mais d’une concentration sur tous les thèmes qui sont sur la scène internationale.
La sécurité collective, l’action concertée, la solidarité opérationnelle, et le dialogue pour désamorcer toute crise susceptible d’affecter la sécurité internationale, se retrouvent comme constantes dans les discours du président de la république, pratiquement tous ses discours si on s’y réfère pour en saisir les principaux éléments . Il se dessine l’ossature d’une doctrine de défense et de politique extérieure construites sur des invariants qui balisent l’action diplomatique.
Il n’est nullement question de saisir la politique extérieure comme l’expression politique d’une puissance militaire assise sur une volonté hégémoniste. Ce n’est pas notre objectif.L’Algérie estime qu’il faudrait adapter en conséquence les instruments Onusiens des régulations des relations internationales, ce qui a pour préalable les réformes à introduire dans la représentativité, le fonctionnement et les missions du conseil de sécurité de l’Onu, pour tenir compte des nouvelles réalités qui ont émergé. Parmi ces réalités, désormais, il faudrait tenir compte du retour sur scène du mouvement des non alignés qui se réunira à Alger les 26, 27 et 28 du moi de mai.