La révision de la Constitution relève «seulement» des prérogatives du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Cette sentence, sinon cette affirmation, c'est le chef du RND et néanmoins directeur de cabinet à la présidence de la République Ahmed Ouyahia qui l'a affirmé hier lors d'une conférence de presse.
Ce faisant, ce commis de l'Etat rappelle à tout le landerneau politique algérien que c'est bien le chef de l'Etat qui gère ce dossier, puisque c'est lui-même qui a lancé, il y a un peu plus de deux ans, le grand chantier de refonte de la Loi fondamentale.
Après le long processus de consultations, de discussions et de propositions émises autant par les partis politiques, y compris ceux de l'opposition, les personnalités politiques et universitaires, ainsi que la société civile au projet de texte qui leur a été soumis par la présidence de la République, l'heure est actuellement dans l'attente du texte finalisé, qui ferait, comme l'a souhaité le président Bouteflika, l'objet d'une consultation populaire. C'est un peu dans ce contexte, et face aux sorties médiatiques de certaines formations politiques qui ont manifesté leur empressement, que M. Ouyahia est intervenu pour répondre à certaines spéculations.
Et il explique ainsi que «la question de la révision de la Constitution relève seulement des prérogatives du président de la République». Il ajoute, comme pour couper court aux empressements des uns et des autres à tirer des plans sur la comète, que seul le président Bouteflika «gère ce dossier».
Pour autant, il a estimé «exagérées»les informations selon lesquelles le projet de texte de cette nouvelle Loi fondamentale «serait annoncé dans la semaine ou le mois prochain», tout en laissant la porte ouverte, en fin politicien qu'il est, à ce que ce texte serait «annoncé durant l'année en cours».
Et, «quelle que soit la forme de son adoption par voie référendaire ou par le Parlement, la décision revient au président de la République», se hâtera-t-il d'ajouter. Et il donnera en réalité quelques pistes sur la date de la fin de l’élaboration de la Constitution, en expliquant qu'il parlait en tant que responsable de parti et en tant que cadre de l'Etat. Enigmatique, il ajoutera ainsi que le RND «attend toujours la fin de l'élaboration du projet de Constitution», précisant, «qui ne saurait tarder».
Un jeu de mots, même s'il est cher et caractéristique des sorties médiatiques d'Ouyahia, qui donne un aperçu grandeur nature de l'impatience du landerneau politique national quant à l'achèvement de la confection de la nouvelle Constitution, sur la base des recommandations des différentes parties consultées par la présidence sur le projet de texte qui leur a été soumis, et élaboré par un comité d'experts désigné par le président Bouteflika lui-même pour des réformes en fait en profondeur de l'ensemble des textes qui régissent le fonctionnement de l'Etat algérien.
Boualem Branki