L'Algérie maintes fois sollicitée pour faire avancer le processus de paix en Libye, a, une fois de plus, réitéré son engagement pour une solution politique dans ce pays.
Hier, le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue arabe, Abdelkader Messahel, a réaffirmé cette volonté de l'Algérie dans un entretien téléphonique avec le chef de la diplomatie italienne, Paolo Gentiloni.
Les deux parties qui ont exprimé la convergence de leurs points de vues quant à la nécessité de parvenir à un consensus permettant la mise en place d'un gouvernement d'union nationale en Libye, ont plaidé pour que le processus de négociations, entamé sous l'égide des Nations unies, puisse aboutir le plus rapidement possible. M. Messahel avait déclaré que l'Algérie affiche un soutien "indéfectible", "continu" et "loyal" aux efforts des Nations unies dans la recherche d'une solution "politique consensuelle" en Libye. Il a expliqué que l'Algérie joint ses efforts à ceux de l'ONU et à ceux d'autres partenaires afin d'arriver à un accord consensuel.
Cependant, le ministre a précisé que la priorité des priorités dans le contexte actuel de la Libye est le gouvernement d'unité nationale, relevant l'existence d'un consensus au niveau de tous les acteurs libyens à l'exception des groupes terroristes qui agissent, malheureusement, et trouvent les moyens de se développer en l'absence d'institutions et d'un Etat. Par ailleurs, M. Messahel n'a pas manqué de préciser que d'autres étapes les attendent, dont d'autres rendez-vous au programme de M. Léon.
"La concertation est continue et permanente, non seulement, avec les Nations unies mais avec d'autres partenaires européens, américains ou arabes qui partagent avec nous ce même souci d'aller rapidement vers une solution libyenne", a-t-il déclaré. L'organisation des Nations unies avait salué, par la voix du sous-secrétaire général et chef de département des affaires politiques Jeffrey Feltman, le rôle de l'Algérie dans la résolution de la crise en Libye.
Jeffrey Feltman qui s'est entretenu avec le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Ramtane Lamamra, a déclaré que le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, apprécie la forte relation existante entre le gouvernement algérien et l'instance onusienne. Il a souligné avoir abordé avec le chef de la diplomatie algérienne les questions régionales et internationales particulièrement celles relatives à la sécurité dans la région, saluant l'appui de l'Algérie aux efforts menés par l'ONU dans le règlement du conflit libyen.
Le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, avait, pour sa part, affirmé que la solution à la situation en Libye devra être «politique, globale et indubitablement libyenne». Rappelant le soutien de l'Algérie aux populations libyennes qui sont victimes d'une crise humanitaire grave, M. Lamamra avait réaffirmé que la solution à la situation en Libye devra être politique, globale et indubitablement libyenne, ajoutant que seule une solution politique peut créer les conditions d'une contribution de la Libye pour assurer une riposte effective à tous les phénomènes sérieux que sont le terrorisme, la migration illégale, le trafic d'armes et autres. Il a, à cette occasion, réitéré le soutien de l'Algérie aux populations libyennes qui sont victimes d'une crise humanitaire grave, appelant à une mobilisation accrue de la communauté internationale. Le chef de la diplomatie algérienne a appelé, à cette occasion, à une contribution multiforme pour assister la Libye à réussir sa sortie de crise à travers le dialogue inclusif et la réconciliation nationale. Après avoir rappelé que c'est à l'initiative de l'Algérie que le Groupe des pays voisins a été opportunément constitué, il a mis en évidence les contacts que l'Algérie a pris avec l'ensemble des sensibilités qui s'expriment dans la société libyenne. Il a également souligné les précieux concours que la diplomatie algérienne a apporté à l'action du Représentant spécial des Nations unies Bernardino Léon, en indiquant que les trois séries de réunions de dialogue inter-libyen tenues à Alger entre les Chefs de partis politiques libyens ont été significatives en termes de promotion de la compréhension et de la confiance entre parties prenantes libyennes, ce qui facilite le rapprochement des positions autour de la 4e mouture du projet de solution présentée par Bernardino Léon. «La situation, à ce stade, nécessite un effort de cohérence des démarches et une convergence vers un processus unificateur», a indiqué M. Lamamra, saluant, à ce titre, les efforts de l'Envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies pour la Libye et a invité toutes les parties libyennes à faire preuve de responsabilité et d'adhérer à ces efforts en vue d'aboutir à une solution rapide à la crise dans ce pays frère.
M. Lamamra a ajouté que la réconciliation nationale et la mise en place d'un gouvernement de consensus permettra à la Libye de disposer des moyens considérables, y compris financiers, pour jouer un rôle clé dans la mise en œuvre de l'Agenda de paix, de sécurité et de développement de l'Union africaine ainsi que dans les préoccupations de la Communauté internationale concernant le terrorisme et les mouvements transfrontaliers des personnes migrantes. La rencontre des ministres des Affaires étrangères des Etats voisins de la Libye, des représentants spéciaux des Nations unies et de l'Union africaine pour la Libye ainsi que d'autres représentants de la Communauté internationale, a été saisie des derniers développements intervenus sur la scène libyenne.