Ukraine: L'ONU met en garde contre une «détérioration alarmante» de la situation des droits de l'Homme

Publié par Dknews le 16-05-2014, 18h01 | 19

L'ONU a mis en garde vendredi contre une «détérioration alarmante» de la situation des droits de l'Homme en Ukraine, citant des exemples de «meurtres, enlèvements et actes d'indimidation visant notamment les journalistes» perpétrés par des groupes armés dans l'est du pays.

Ce rapport, rendu public à Kiev, énumère «de nombreux exemples spécifiques de meurtres, tortures, passages à tabac, enlèvements, actes d'intimidation ciblés et quelques cas de harcèlement sexuel, pour la plupart perpétrés par des groupes antigouvernementaux bien organisés et bien armés dans l'est du pays».
Le rapport évoque aussi une «augmentation inquiétante des enlèvements et détentions illégales de journalistes, militants, hommes politiques locaux, représentants d'ONG et de militaires dans l'est».
«Bien que certains aient été ultérieurement relâchés, les dépouilles de nombreux autres ont été jetées dans des rivières et d'autres zones. 

Le problème est particulièrement marqué dans et autour de la ville de Slaviansk», selon le rapport.
Le document insiste sur la «dégradation des conditions de travail des médias dans l'est de l'Ukraine, journalistes et blogueurs étant de plus en plus confrontés à des menaces et à des actes d'intimidation, y compris à des enlèvements et des détentions illégales par des groupes armés».

Le rapport évoque également des cas pour lesquels les troupes régulières ukrainiennes opérant dans l'Est «ont été accusées de tuer des personnes et d'être responsables de disparitions forcées».
Le rapport couvrant la période du 2 avril au 6 mai évoque par ailleurs des «développements alarmants» après l'accord entre Moscou et les autorités de Crimée stipulant que les citoyens de l'Ukraine et les personnes apatrides résidant de manière permanente en Crimée ou à Sébastopol doivent être reconnues comme citoyens de la Fédération de Russie.

Moscou a «immédiatement» dénoncé, selon l'agence AFP, le «manque d'objectivité et les contradictions» de ce rapport, qu'il a qualifié de «commande politique pour  +blanchir+ les autorités autoproclamées de Kiev».

Lors d'une conférence de presse à Kiev, le secrétaire général adjoint aux droits de l'Homme, Ivan Simonovic, a indiqué que l'ONU avait reçu une «longue liste» de «violations présumées» déposée par la Russie et a assuré que l'ONU «faisait extrêmement attention à chaque allégation».