
Quand des médicaments contre le cholestérol sont prescrits, c'est en général pour longtemps. Le point sur les idées reçues sur les traitements anti-cholestérol.
Les médicaments sont vraiment efficaces VRAI
Les médecins disposent de puissantes molécules pour réduire la quantité de cholestérol qui circule dans le sang. Les plus employées, les statines, freinent la production par le foie de la redoutable graisse.
Leur efficacité sur cette principale source de cholestérol (70 % contre 30 % provenant de l'alimentation) a été démontrée par de nombreuses études. C'est une bonne nouvelle, car le cholestérol de faible densité (dit LDL ou mauvais cholestérol) a tendance à stagner dans les vaisseaux, qu'il finit par boucher.
Si votre médecin vous a prescrit une statine, c'est donc pour éviter les conséquences gravissimes (infarctus et autres accidents vasculaires) de cet encombrement.
Les personnes minces n'en ont pas besoin FAUX
On peut avoir la ligne haricot et un taux élevé de mauvais cholestérol ! Une tendance familiale pourrait expliquer cette anomalie.
Les médicaments sont d'autant plus utiles que l'on cumule plusieurs facteurs de risque, dont l'âge (50 ans pour les hommes, 60 pour les femmes), le tabagisme, des antécédents familiaux d'accidents cardiovasculaires, un diabète de type 2 et un taux insuffisant (inférieur à 0,40 g/l) de HDL ou bon cholestérol.
Si, en plus, vous avez déjà eu un accident cardiovasculaire, pas de doute : mince ou enrobé, pour maintenir votre taux de LDL-cholestérol en dessous de la valeur plafond (1 g/l), prenez vos médicaments.
Les traitements varient d'une personne à l'autre VRAI
Vous avez le même taux de cholestérol que votre voisine. Pourtant vous devez prendre un traitement et pas lui. Il ne s'agit pas d'une erreur. Le taux idéal de LDL-cholestérol, qui dépend de l'histoire de chacun, peut varier de 1 à 2,2 g/l. Et pas question d'y couper : même pour un taux de LDL très peu supérieur à la normale, les médicaments permettent de diminuer le risque cardio-vasculaire chez les personnes prédisposées.
Les traitements anti-cholestérol sont dangereux VRAI-FAUX
Tout médicament actif peut présenter des inconvénients : les hypolipémiants, en particulier les statines, n'échappent pas à ce constat. Pour preuve, le retrait, en 2001, de la cérivastatine par les laboratoires Bayer. Et, aussi, la longue liste des effets indésirables qu'énumèrent les notices. Une bonne raison, non pas de s'affoler mais de se faire suivre correctement et de consulter en cas de troubles inhabituels.
La complication la plus redoutée est la rhabdomyolyse. Elle se caractérise par la destruction brutale des cellules musculaires, entraînant des douleurs musculaires et l'émission d'urines rouges. Mais cette atteinte est rarissime : au maximum 1,2 cas pour 10 millions de traitements. En revanche, les maladies cardiovasculaires chez des personnes non traitées sont fréquentes et responsables de 180 000 décès par an !
Les traitements permettent de manger ce qu'on veut FAUX
Même si un régime seul ne suffit pas à réduire un taux élevé de cholestérol, une alimentation équilibrée est souhaitable. Un régime de type méditerranéen favorise un bon fonctionnement cardiovasculaire.
La recette : manger davantage de fruits et de légumes ; diminuer les rations de viande rouge, de fromage, de charcuterie et de laitage gras ; augmenter l'apport de fibres et de sucres lents. En consommant de préférence les huiles d'olive et de colza.
Pour l'apport en acides gras oméga-3, réputés protecteurs, tournez-vous vers les poissons gras de type saumon, sardine, thon blanc, maquereau et vers les crustacés. Enfin, trente minutes quotidiennes d'activité physique telle la marche rapide activent la fabrication de bon cholestérol, qui chasse le mauvais des artères.
Il est déconseillé de faire des pauses dans le traitement VRAI
Lorsque vous arrêtez vos médicaments, le cholestérol continue à sévir. Pour être protégé par les hypolipémiants, dont la durée d'action ne dépasse guère vingt-quatre heures, il faut les prendre chaque jour sans interruption. A moins d'y être invité par le médecin, qui souhaiterait vérifier que tel effet secondaire - chute de cheveux ou insomnie, par exemple - trouve son origine dans le traitement.
Ces inconvénients, rares (moins de 1 % des traitements), sont souvent attribués aux statines. Vous êtes tentée par les alicaments, les margarines et autres yaourts spéciaux ? Pourquoi pas, mais ils ne remplacent pas les médicaments. C'est peut-être un plus dont des études sont en train de vérifier l'efficacité, pas un traitement de substitution!
Cholestérol : il aurait un rôle anti-cancer
Des chercheurs de l’Inserm ont découvert qu’une molécule issue du cholestérol aurait des vertus protectrices contre le cancer.
On sait que le cholestérol est l’un des principaux ennemis de notre santé. En avoir trop nous fait en effet courir d’importants risques de maladies cardio-vasculaires . Mais le cholestérol fait aussi partie des graisses indispensables à la vie. D’autant plus indispensables aujourd’hui, que des chercheurs de l’Inserm et du CNRS viennent de découvrir qu’une molécule issue du cholestérol, la dendrogénine A, mais, possèderait des propriétés anti-cancéreuses.
Allant à l’encontre des connaissances actuelles qui montrent que le taux de cholestérol est souvent associé à l’apparition de cancers (notamment des cancers de la prostate et des cancers du sein), une équipe de chercheurs dirigée par Marc Poirot et Sandrine Silvente-Poirot au Centre de recherche en cancérologie de Toulouse, s’est intéressée au métabolisme du cholestérol , persuadée qu’en le détournant, il serait possible de l’utiliser contre le cancer.
« Nous savions que le cholestérol est une sorte de brique qui permet la constitution des cellules tumorales . Mais notre équipe a pu observer que le cholestérol était également capable de générer des produits qui sont absents des tumeurs et qui permettent de contrer la progression tumorale » explique Marc Poirot.
Au cours de leurs travaux, les chercheurs de l’Inserm se sont aperçus que la dandrogénine A était capable de reprogrammer des cellules de leucémie myéloïde chronique chez l’animal. « Ces résultats suggèrent que la dandrogénine A protège les cellules du processus de cancérisation » affirment les chercheurs. La découverte est d’importance : des essais cliniques sur la dandrogénine A sont prévus en 2014 pour étudier son impact dans le traitement des différents cancers sur l’homme.