Mal de dos : et si c’était à cause d’une déviation du bassin ?

Publié par topasnté le 14-06-2016, 15h07 | 405

Une déviation du bassin causée par une chute ou un accident peut avoir des conséquences sur la colonne vertébrale et donc entrainer des douleurs dorsales.

Le corps peut être comparé à une voiture, à un ordinateur, à un instrument de musique… et surtout à un édifice, affirme Nicolas Bounine, kiné ostéothérapeute, qui suit de nombreux sportifs de haut niveau et des musiciens professionnels. Les jambes, ce sont les piliers, les madriers sur lesquels tout repose. Le sol, c’est le plancher pelvien, autrement dit le bassin. Pour que l’édifice soit solide, le sol doit être droit.

On naît généralement avec un bassin équilibré. Mais les accidents de la vie, les chutes et le sport entraînent des lésions qui, si elles sont réparées, n’en laissent pas moins une « mémoire » dans le corps. Résultat : à l’âge adulte, 100 % des patients que voit Nicolas Bounine ont une déviation du bassin allant de 5 mm à 3 cm. Sans surprise, cela se répercute sur toute la colonne et au-delà. Voilà pourquoi on peut avoir mal au dos !

Une bascule du bassin signifie-t-elle pour autant qu’on a une jambe plus courte que l’autre ? Le plus souvent, non.« Des séquelles de fracture, de polio (pour les plus âgés) ou une anomalie de la hanche peuvent donner une “vraie” jambe courte, précise le spécialiste.

En général, il n’y a pas d’inégalité de longueur au départ. Mais par le jeu de la rotation, de la flexion des différentes articulations, l’une se “raccourcit” artificiellement. » Un moyen simple de s’en assurer : examiner la personne en position debout, puis assise. Si le bassin est aussi en déséquilibre en position assise (cas le plus fréquent), cela veut dire que les jambes n’y sont pour rien. Conclusion : c’est bien au niveau du bassin qu’il faut agir ! En libérant les tensions musculaires, tissulaires et articulaires pour redonner de l’élasticité, les mains du thérapeute vont aider le corps à s’autocorriger.

Que faire en  pratique ?
Nicolas Bounine a découvert qu’il existait pendant l’enfance une ligne d’équilibre idéale. Si on se contente de remonter le côté le plus bas, on améliore la position du bassin mais on ne retrouve pas cette ligne idéale. Le praticien exerce donc des pressions sur le squelette afin de le remonter les deux côtés. Une fois que le bassin est en place, il poursuit le rééquilibrage de manière ascendante (vers le cou) puis descendante (le long des membres). Avantage de la méthode : sa pérennité. Même chez des sportifs de haut niveau victimes de chutes (les cavaliers, notamment), Nicolas Bounine a constaté que le bassin tend à rester dans la bonne position après avoir été remis en place. « Pour bien travailler, Il faut agir selon le rythme de la personne. On stimule les émergences osseuses apparentes (orifices de sortie des nerfs) par des pressions longues et on attend que le corps réponde », explique-il. La première séance dure trois quarts d’heure, dont au moins 20 minutes consacrées uniquement au bassin. Ensuite, le nombre de séances nécessaires est variable. Mais cela vaut la peine de s’investir. Car, au-delà du soulagement du mal de dos, le travail sur le bassin permet de limiter les frottements articulaires et donc de réduire le risque d’ arthrose au niveau des vertèbres comme des hanches ou des genoux.

Conseils d’expert
Venir une fois par an en consultation, pour faire de la prévention, après avoir stabilisé le corps sur deux ou trois séances la première année. Et continuer de pratiquer les sports ou les activités que l’on aime.

2 mouvements de dérouillage
Christophe Rocheteau, ostéopathe, propose deux mouvements à faire le matin, pour « réveiller » en douceur la colonne lombaire :
Assise au bord du lit, poings enfoncés dans le matelas, on pousse sur les bras pour soulager l’appui fessier. On relâche. A refaire 5 ou 6 fois. Cela permet une mise en charge progressive de la colonne lombaire.
Allongée sur le dos, les jambes pliées, on ramène alternativement un genou puis l’autre vers le menton. Puis, toujours en position allongée, on décolle le bassin doucement, plusieurs fois d’affilée.

Préservez votre sens de l'équilibre

Pour vivre le plus longtemps autonome et écarter au maximum les risques de chute accidentelle, il est essentiel d’entretenir son équilibre.

Un programme dédié à la prévention des chutes
Aux côtés des séances de gymnastique spécialement adaptées aux seniors et des "ateliers équilibre", on a vu apparaître un programme venu d’outre-atlantique et baptisé "Programme PIED". Ce Programme Intégré d’Equilibre Dynamique (P.I.E.D.) a été mis en place avec succès au Québec, par la Direction de la santé publique, pour prévenir les chutes et les fractures chez les seniors de plus de 65 ans. Ce programme est aujourd’hui relayé, en France, par une fédération sportive agréée par le ministère de la Jeunesse et des Sports : la Fédération Française EPMM Sports pour Tous.

Comment se déroule le Programme PIED ? Il se compose :
• D’un volet d’exercices en groupe (12 personnes maximum), à raison de 2 séances hebdomadaires d’une heure, pendant 6 à 12 semaines selon les publics. Durant ces séances, on y pratique des exercices de coordination, des activités axées sur l’équilibre (marche à obstacle, mouvements inspirés du Taï-chi), des exercices de renforcement musculaire et des mouvements d’assouplissement.
• D’un volet d’exercices à faire chez soi une fois par semaine, pendant une demi-heure. Un livret, contenant les exercices conseillés, est remis aux participants.
• De séances d’information, une fois par semaine durant une demi-heure, sur des thèmes variés : prévenir les chutes dans chacune des pièces du domicile, garder des os en bonne santé, bien choisir ses chaussures,… et garder la forme après le programme PIED.
L’ensemble de ce programme est encadré par des professionnels spécialement formés.

Que pouvez-vous
en attendre ?
• Une amélioration de l’équilibre et de la force des jambes.
• Un sens pratique et sécuritaire de l’aménagement de votre domicile afin d’y limiter les risques de chute.
• Une confiance en vous accrue.
• Des connaissances en matière de prévention, de l’ostéoporose notamment.
• L’envie et le besoin de pratiquer une activité physique régulière.
Pour en savoir plus : www.sportpourtous.org (rubrique Nos Actions, puis Nos Activités)