Syrie: Entrée en vigueur du cessez-le-feu en vertu de l'accord américano-russe

Publié par DK News le 27-02-2016, 17h24 | 18

Un cessez-le feu est entré en vigueur samedi à 00H00 locales en Syrie (22H00 GMT vendredi) entre le gouvernement et l'opposition, selon un accord conclu lundi entre la Russie et les Etats-Unis et soutenu par l'ONU.

Il s'agit de la première trêve de cette ampleur dans cette guerre qui a fait plus de 270.000 morts depuis mars 2011. A minuit précise, les armes se sont tues dans la banlieue de Damas et dans la ville d'Alep, selon les correspondants de l'AFP.

Les terroristes du groupe autoproclamé «Etat islamique» (EI/Daech) qui tiennent d'une main de fer le nord-est et l'est du pays, et les terroristes du Front Al-Nosra qui contrôlent ensemble plus de la moitié du pays, ne sont pas inclus dans l'accord. Le chef de ce Front, Abou Mohammad al-Jolani a d'ailleurs appelé les rebelles auxquels ils sont allié dans de nombreux endroits, à rejeter la trêve qu'il a qualifié «d'humiliante».

Juste avant l'heure prévue pour l'arrêt des combats, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté une résolution soutenant la trêve et l'émissaire de l'ONU pour la Syrie Staffan de Mistura a convoqué gouvernement et opposition à une nouvelle session de négociations de paix le 7 mars à condition que «la cessation des hostilités tienne globalement et que l'accès humanitaire soit maintenu».

Durant la journée, le pays a connu des bombardements d'une violence inouïe. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), les avions russes et du gouvernement ont mené 180 raids sur la région de Damas, le nord et l'ouest de la province septentrionale d'Alep, ainsi que contre les provinces centrales de Homs et de Hama. Ces régions, tenues par les rebelles, sont directement concernées par le cessez-le-feu.Des raids ont également touché la région de Lattaquié (ouest) et des zones contrôlées par l'EI.

Le CICR a demandé à pouvoir visiter plus de centres de détention

Le président du Comité international de la Croix-Rouge (CIRC), Peter Maurer, a indiqué vendredi à Damas avoir demandé aux autorités syriennes que son organisation puisse visiter davantage de centres de détention.

«Depuis que ce conflit dure, nous étions en dialogue avec les autorités syriennes pour avoir accès aux centres de détention, et par le passé nous avons visité les neuf prisons centrales. Nous aimerions bien visiter d'autres lieux de détention, c'était l'objet de discutions que j'ai eues» avec les autorités, a-t-il déclaré dans un entretien avec l'AFP à l'issue d'une visite de cinq jours en Syrie.

Interrogé sur les conditions de détention, il a répondu: «Nous ne parlons pas en public de la situation dans les prisons, ni sur le nombre ni sur la situation que nous constatons lors de nos visites».
Interrogé sur le cessez-le-feu, qui doit entrer en vigueur samedi sur une partie de la Syrie, le président du CICR a «espéré qu'il ouvrira (à son organisation) des régions qui étaient jusqu'à présent le théâtre de combats mais personne ne sait quel sera l'impact du cessez-le-feu ni où» il s'appliquera.

«Il faudrait voir comment le cessez-le-feu se matérialise pour voir quelles sont les nouvelles opportunités qui se présentent et où il faut réagir vite et de manière circonstanciée pour répondre à ces besoins», a-t-il souligné.

«La chose la plus urgente est d'augmenter l'aide humanitaire. L'acheminement de cette aide ne doit pas dépendre des négociations politiques, elle doit se poursuivre et augmenter indépendamment de toute trêve ou cessez-le-feu», a ensuite indiqué un communiqué du CICR.

L'accès aux civils en Syrie a été l'un des problèmes majeurs depuis le début de la guerre pour les humanitaires. «2015 a été une année particulièrement mauvaise.Pendant neuf mois, aucune nourriture n'a atteint les zones assiégées» en Syrie, a rappelé jeudi Jan Egeland, principal conseiller de l'émissaire des Nations unies pour la Syrie, Staffan de Mistura.