Exécutions en Arabie Saoudite : le haut-commissaire aux droits de l'homme regrette un acte « inadmissible »

Publié par DK News le 03-01-2016, 18h31 | 43

Le haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, "regrette profondément" l'exécution "inadmissible" en une seule journée de 47 personnes en Arabie Saoudite, selon un communiqué publié hier à Genève.

M. Zeid a notamment cité l'exécution du chef religieux chiite Nimr Baqer al-Nimr "et de toutes autres personnes qui n'ont pas commis un crime considéré comme +très sérieux+ par le droit humanitaire international".

"Selon le droit humanitaire international, la peine de mort ne peut être imposée, dans les pays où elle est toujours en vigueur que si de strictes conditions de fond et procédures sont remplies", a déclaré M. Zeid. La catégorie "de crime très sérieux" pour laquelle la peine de mort est permise, est limitée aux "meurtres et autres formes de tueries intentionnelles".

En outre, la peine de mort ne peut être prononcée que si des conditions de stricte procédure ont été respectées, et si un procès juste a eu lieu, "en toute transparence", a ajouté le responsable de l'ONU.
Le ministère saoudien de l'Intérieur avait annoncé samedi l'exécution de 45 Saoudiens dont le religieux chiite, Nim al-Nimr pour implication dans des affaires liées au terrorisme.

M. Zeid a lancé un "appel pressant au gouvernement saoudien pour qu'il impose un moratoire à toutes les exécutions et travaille avec l'ONU pour trouver des solutions alternatives pour combattre le terrorisme".

L'Arabie saoudite convoque l'ambassadeur d'Iran après des déclarations de Téhéran jugées

L'Arabie saoudite a convoqué l'ambassadeur d'Iran pour protester contre les déclarations «agressives» de Téhéran, après l'exécution samedi du chef religieux Nimr Baqer al-Nimr, figure de la contestation, a indiqué le ministère des Affaires étrangères.

Le ministère «a remis à l'ambassadeur iranien (...) une lettre de protestation concernant les déclarations iraniennes agressives à propos des sentences légales appliquées aujourd'hui contre des terroristes dans le royaume», selon un communiqué publié par l'agence de presse officielle SPA.

L'Arabie saoudite a exprimé «son rejet total de ces déclarations agressives qu'elle considère comme une flagrante ingérence dans les affaires du royaume» et a tenu «le gouvernement iranien entièrement responsable de la protection» des représentations du royaume en Iran et de leurs employés face à toute «agression». Nimr, qui avait passé plus d'une décennie à étudier la théologie en Iran, fait partie des 47 personnes exécutées samedi en Arabie saoudite pour «terrorisme».

L'Iran avait affirmé que «le gouvernement saoudien soutient d'un côté les mouvements terroristes et extrémistes et dans le même temps utilise le langage de la répression et la peine de mort contre ses opposants intérieurs».L'Arabie «paiera un prix élevé pour ces politiques» a déclaré samedi le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Hossein Jaber Ansari.