
Le marché pétrolier devrait connaitre une relative amélioration à partir de l'année 2017, avec un rebond des cours qui pourraient toucher «un plafond de 80 dollars le baril en 2020», ont indiqué lundi soir à Alger des experts.
C’est le scénario prédit par les spécialistes en questions énergétiques, Francis Perrin et Mustapha Mekidèche, lors d’une conférence à l'initiative de la Chambre de commerce et d'industrie algéro-française (CCIAF) intitulée «la crise pétrolière de 2014, une crise à cycle long ? Opportunité ou menace pour les pays exportateurs d'hydrocarbures ?».
«L'année 2016 ne devrait pas être une très bonne année en raison du retour prévue de l'Iran sur le marché pétrolier. Il faudra attendre 2017 pour voir les choses s'améliorer avec un prix minimum de 40 à 50 dollars le baril et un maximum qui restera au-dessous des 100 dollars», estime Francis Perrin.
Selon lui, «le marché est en train de produire une sorte de mécanisme de rééquilibrage, la baisse des prix provoquant un recul de la production et donc un retour à des prix moins bas «. Ce conférencier a estimé dans ce cadre que la production américaine de pétrole a commencé à régresser à partir du mois de mai 2015, ce qui représente l'un des signes d'un rééquilibrage du marché.
Il a tenu à préciser, par ailleurs, que malgré l'abondance de l'offre, la demande n'est pas en baisse comme cela a été le cas au cours des années 2008-2009 mais connaît plutôt un ralentissement. Mustapha Mekidèche, vice-président du Conseil national économique et social (CNES) prévoit, lui aussi, une augmentation palpable à partir de 2020 avec un plafond à 80 dollars s'attendant, entre-temps, à une économie mondiale «aussi atone en 2016 qu'elle ne l'a été en 2015». D'après lui, l'Algérie dispose d’une capacité de résilience «appréciable» face à la crise pétrolière, mais il s’est dit inquiet des équilibres financiers du pays en cas de persistance de prix bas.
L'alternative est, de son point de vue, la diversification des sources énergétiques incluant les énergies renouvelables mais aussi le gaz de schiste.
Donner la possibilité aux entreprises algériennes d'investir à l'étranger pour assurer au pays de nouvelles entrées en devises est une autre démarche à adopter, a plaidé M. Mekidèche. Lors des débats, l'ancien P-DG de Sonatrach et ancien ministre Abdelmadjid Attar a attiré l'attention sur l'augmentation de la consommation de l'énergie au sein même des pays exportateurs dont l'Algérie. Une question sur laquelle il faudrait également se pencher, a-t-il préconisé.