
Le gouvernement libanais a échoué mardi à trouver une issue à la crise des déchets, à l'origine de manifestations le week-end dernier dans la capitale Beyrouth.
A l'issue d'une réunion extraordinaire, le Conseil des ministres a décidé d'annuler les appels d'offres annoncés la veille pour la gestion des déchets dans le pays en raison de leur prix élevé.
Il a décidé de renvoyer le dossier à une commission ministérielle pour de nouvelles discussions.
Cette réunion extraordinaire a été convoquée par le Premier ministre Tammam Salam pour examiner les nouveaux contrats pour la collecte des déchets à travers le pays, y compris à Beyrouth et dans sa banlieue.
La pression est forte sur le pouvoir après un week-end de tension durant lequel des milliers de personnes sont descendues dans les rues de la capitale pour exprimer leur ras-le-bol.
Ces rassemblements, qui se sont terminés par des heurts, étaient initiés par la campagne «Vous puez» lancée par la société civile lorsque des montagnes d'ordures se sont amassées, notamment à Beyrouth, à l'expiration des précédents contrats pour leur collecte en juillet.
Plus d'un mois après, les revendications dépassent largement le cadre de ce problème sanitaire pour se focaliser sur le dysfonctionnement général de l'Etat.
M. Salam a lui même mis en garde contre un vide gouvernemental si une solution n'était pas trouvée cette semaine.
Outre les ordures, les manifestants ont exprimé leur colère contre les coupures d'électricité, les pénuries d'eau, la corruption et le blocage politique qui empêche depuis plus d'un an l'élection d'un président de la République.
Le Liban est également privé d'élections législatives depuis 2009, le Parlement ayant prorogé lui-même son mandat à deux reprises, ce que les manifestants qualifient d'«illégitime».