
Le commissaire européen chargé du Climat, Miguel Arias Canete, a exhorté jeudi plusieurs grands pays, dont le Brésil et l'Inde, à soumettre «sans délai» leurs objectifs de réduction d'émissions de carbone, à l'approche de la conférence internationale sur le climat (COP 21) prévue fin novembre à Paris.
«Plusieurs pays clés du G20, comme l'Argentine, le Brésil, l'Inde, l'Indonésie, l'Arabie Saoudite, l'Afrique du Sud et la Turquie doivent présenter leurs intentions sans délai», dans l'optique d'obtenir un accord pour limiter à 2°C le réchauffement climatique, a-t-il dit lors d'un point de presse.
Il a également regretté que «les discussions techniques soient sérieusement à la traîne des discussions politiques» dans ce dossier, estimant que «cela doit changer».
Le commissaire a salué comme «un progrès» le fait que 56 pays représentant 61% des émissions mondiales aient déjà présenté leurs objectifs de réduction de rejets de gaz carboniques.
Il a rappelé que le protocole de Kyoto, actuellement en vigueur et considéré par les défenseurs de l'environnement et les scientifiques comme largement insuffisant pour combattre le réchauffement climatique, contenait des objectifs fermes de 36 pays seulement, représentant 14% des émissions mondiales. «Les contributions actuelles ne viennent pas seulement des plus gros émetteurs, dont la Chine, l'UE et les Etats-Unis, mais aussi de certains des pays les plus vulnérables d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique», zones particulièrement menacées par la montée des eaux consécutive à la fonte des glaces, a-t-il souligné. «Nous devons avoir une idée claire de l'effort cumulé avant de nous rencontrer à Paris» lors de la conférence internationale prévue du 30 novembre au 11 décembre, pour savoir «où nous nous situons par rapport à l'objectif d'une hausse des températures inférieure à 2 degrés», a insisté M. Canete.
Angela Merkel compte sur un engagement fort du Brésil en faveur du climat
L'Allemagne travaille avec le Brésil pour réduire le réchauffement climatique, a affirmé jeudi la chancelière allemande, Angela Merkel, lors d'une visite éclair dans le géant sud-américain.
La chancelière a annoncé une déclaration commune sur le changement climatique, promettant «d'atteindre des résultats ambitieux» en vue de la conférence internationale sur le climat (COP 21), qui doit s'ouvrir fin novembre à Paris.
«Le Brésil est (un acteur) clé dans l'ensemble des objectifs en matière de climat. Mais c'est aussi la clé pour le maintien de la biodiversité dans le monde, car le Brésil est le pays le plus riche au monde en matière de biodiversité. Et ce qui est détruit ici n'est pas remplaçable», a souligné la chancelière. Mme Merkel espère qu'un engagement fort du Brésil en matière de réduction des gaz à effet de serre aura un effet domino en Amérique latine et sur d'autres économies émergentes. Selon des sources du gouvernement allemand, l'Allemagne déboursera 550 millions d'euros dans les deux prochaines années pour combattre la déforestation et encourager la promotion d'énergies renouvelables.
Mercredi, les deux pays ont signé un accord, financé par l'Allemagne, pour protéger certaines zones en Amazonie. «Nous sommes très satisfaits des progrès faits par le Brésil pour réduire les déboisements», a déclaré Mme Merkel avant de rencontrer son homologue, Dilma Rousseff, au siège de la présidence.