Vidéo sur internet : L’emprise de Youtube dérange !

Publié par Samy YACINE le 11-08-2015, 17h24 | 236

A  mesure que le marché de la publicité sur les vidéos diffusées en ligne croit, naissent des conflits sur la répartition  de ce ‘’gâteau’’ que le géant Google, par l’entremise de la plate-forme Youtube refuse de  partager.

Au point où les opérateurs de l’industrie musicale et vidéo se liguent pour le contraindre à baisser les marges et à concéder quelques miettes pour les autres professions et aussi pour les créateurs.

Les chiffres publiés ces derniers jours relatifs à l’évolution du marché ont suscité des réactions de nombreux labels  qui voient mal le pois prix sur ce marché par la société de Google.

« Ils ont ainsi appris la semaine dernière, de la bouche même de Google, que le temps passé à regarder YouTube a bondi de 60% en deux ans et qu’il a même doublé en un an sur le mobile », rapporte le site 01net.com, ajoutant dans le même temps que « le nombre d’annonceurs vidéo a, lui, augmenté de plus de 40%.

Et pour 100 d’entre eux, la dépense moyenne a augmenté de plus de 60%. Un gâteau que Google n’a pas l’air de vouloir partager. » Se joignant aux labels ‘’révoltés’’ contre la mainmise de Youtube, le puissant syndicat de l’industrie musicale américaine la RIAA (Record Industry Association of America), attise le mécontentement en donnant l’information selon laquelle «les revenus générés par les services de streaming gratuits financés par la publicité se seraient élevés à 295 millions de dollars en 2014.

YouTube aurait contribué à la moitié de cette somme », relève 01net.com

Suffisant pour déclencher une action de masse des producteurs de musique, les grands labels américains, résolus, selon les informations publiées par le Washington Post à « soutenir  des concurrents comme Vessel ou Snapchat pour desserrer l’emprise de YouTube sur les revenus publicitaires générés par les vidéos gratuites de musique en ligne et surtout pour que Google revoit son modèle afin de le rendre plus performant », lit-on sur 01net.com qio fait cas de  « tensions entre le site de partage vidéo et les plus gros labels de musique : Universal, Sony et Warner. »

Et ce site de donner la parole à un cadre travaillant pour le compte d’un grand label, cité par le journal américain, qui voit que chez Google, « Ils ne sont pas sérieux concernant la monétisation de la musique pour les créateurs, et, par conséquent, les labels se rendent compte qu’ils doivent réinitialiser la relation actuelle. »

Pour se défendre, Youtube  développe l’idée selon laquelle « les revenus de ses partenaires ont doublé chaque année depuis trois ans », selon 01nt.com ajoutant que Youtube « met aussi en avant sa formule payante Music Key, lancée au mois de novembre dernier et toujours en version bêta.

Les grandes sociétés de production de l’industrie musicale ne cessent en tout cas de déplorer cette situation de domination de la firme de Google mais n’osent tout de même pas retirer leurs vidéos de la plate-forme Youtube, afin, explique ce site « d'éviter la mise en ligne de vidéos par les utilisateurs, qui échapperait totalement à leur contrôle... ».

Appuyant les arguments  de son service de vidéo sur internet, Google  explique de son côté que Youtube est à peine arrivé à un équilibre financier et que les bénéfices sont loin de figurer dans  ses comptes.

Les hostilités ont été déclarées il y a quelques mois lorsque Youtube  avaient décidé d’imposer de nouvelles règles tarifaires. En prime la plate-forme avait menacé de bloquer  tout service refusant de s’y soumettre.

Prises de panique les majors américaines ont dénoncé  cet accord imposé et jugé  loin d’être ‘’gagnant - gagnant’’, selon 01net.com  selon lequel les grands labels ont émis le vœu de «négocier un accord plus proche de celui conclu avec Spotify.

Le service suédois offre entre 60 et 70% du prix public hors taxe, mais Youtube ne voudrait pas aller au-delà de 45%. »

L’association Win, représentant les intérêts des grands labels au niveau international a publié un communiqué  pour dénoncer les pressions de Youtube pour l’adoption de son accord, expliquant, selon 01net.com que  « YouTube menace explicitement de procéder au blocage de leur catalogue en cas de refus d'accepter le contrat. Google dit que s’il ne peut pas référencer notre offre en payant, ils seront contraints de la retirer du gratuit »

De son côté, le syndicat des producteurs indépendants français, appuie la dénonciation des menaces de Youtube  en avançant que sil elles sont mises en pratique, elles pourraient provoquer la disparition de ‘’« 30% du répertoire musical mondial ». De ce fait il en appelle au retrait de ces mesures et menace, en cas de maintien de la position de Google,  de porter l’affaire devant la commission européenne.  

Devant la rigidité de la position de Youtube, peu enclin à céder aux pressions des concurrents, les observateurs n’excluent pas  un bras de fer serré, d’autant, explique 01net.om que   « YouTube n’a pas l’habitude de revoir sa copie ni de se laisse intimider. »   

Un sérieux client !

La presse spécialisée relate dans le détail l’initiative du réseau social de Mark Zuckerberg, destinée à ‘’croiser le fer’’ avec Google sur le terrain de la vidéo sur internet.  « Facebook a confirmé aujourd’hui son intention d’introduire un système de partage de revenus publicitaires sur les vidéos produites par ses membres », nous apprend le site http://branchez-vous.com  qui voit que  « YouTube est dans la mire de Facebook ».

Dans le cadre d’une stratégie d’offre de contenus à ses utilisateurs, Facebook a annoncé son intention de « redistribuer 55% des revenus liés à ses publicités à ses producteurs de contenus », selon ce même site, citant cette déclaration d’un porte-parole du réseau social faite à l’AFP :«Nous conduisons actuellement la mise à l’essai d’une fonction de suggestion de vidéo, afin d’aider les utilisateurs à découvrir davantage de contenus vidéo similaires à celles qu’ils apprécient».

Les motivations des uns et des autres peuvent trouver leur explication dans les indications relatives au marché mondial de la publicité   sur le web, jugé, selon ce même site « en forte croissance selon le cabinet eMarketer.

On estime que les entreprises pourraient y investir jusqu’à 7,7 milliards de dollars US cette année aux États-Unis, alors que ce chiffre était de 5,81 milliards en 2014. » Le site fait néanmoins remarquer que la majorité des vidéos regardées sur Facebook  le sont depuis un téléphone portable, et qu’à la différence de Google, le réseau social  « encourage les créateurs de contenus à produire de courtes vidéos, possiblement pour éviter que ses membres ne stagnent trop longtemps sur un seul contenu. »   

Tout va bien, merci !

Un peu comme pour dire que la concurrence, fût- elle de Facebook est loin  de perturber le business de Google, Youtube annonce de bons scores d’audience. A l’occasion du VidCon, grand moment de la publicité sur le web, organisé en juillet dernier à Los Angeles, les responsables de Youtube ont fait savoir, d’après le site lemonde.fr que, « en un an, le nombre d’annonceurs ayant investi dans des « prerolls », ces publicités qui se déclenchent avant le début d’une vidéo, a augmenté de 40 %. »

D’après les éléments de communications de la plateforme de Google,  les résultats ont ‘’explosé’’ soudainement après avoir stagné durant quelques années.

Parmi les explications avancées, le dynamisme des ‘’jeunes Youtubeurs’’, mais aussi une offre publicitaire à impact bien mesuré, grâce notamment à des instruments e mesure introduits en collaboration avec des organismes réputés, du niveau des instituts Nielsen et Comscore.