Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a apporté son soutien à une nouvelle formule de négociation au Soudan du Sud que veut tenter l'organisation intergouvernementale est-africaine médiatrice dans le conflit sud-soudanais (Igad).
Dans son dernier rapport sur le Soudan du Sud, M. Ban appuie «l'intention de l'Igad d'étendre la médiation pour inclure de nouveaux partenaires» afin d'accroître la pression sur les deux belligérants, le président Salva Kiir et Riek Machar.
Il s'agit, explique M. Ban, d'inclure dans la médiation des «représentants de haut niveau» de l'Union africaine, des Nations unies, de l'Union européenne, de la Chine et des pays de la troika (Etats-Unis, Norvège, Royaume-Uni).
«Les Nations unies sont prêtes à fournir un soutien supplémentaire aux négociations comme l'Igad le demande», écrit M. Ban dans son rapport.Il «espère que cette médiation renforcée sera capable de faire avancer le processus de paix» mais il souligne «qu'il n'y a pas encore de consensus solide autour de cette proposition».
En attendant, M. Ban recommande la prolongation pour six mois «sans changement majeur» du mandat de la Mission de l'ONU au Soudan du Sud qui expire fin mai. L'Igad a annoncé mardi la reprise prochaine des pourparlers de paix, en dépit de l'échec le 6 mars dernier de négociations qualifiées «de la dernière chance».
Plus de 200.000 réfugiés sud-soudanais ont fui vers l'Ethiopie
Plus de 200.000 réfugiés du Soudan du Sud ont fui les violences vers l'Ethiopie depuis la mi-décembre 2013, a indiqué le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).
«Environ 199.000 réfugiés sud-soudanais se trouvent désormais dans la région de Gambella, dans l'ouest de l'Ethiopie, et près de 3.000 autres ont trouvé refuge dans la région voisine de Benishangul Gumuz», a précisé le responsable du bureau du HCR en Ethiopie, Alexander Kishara.
«Nous devons sauver des vies. Nous procédons actuellement à l'enregistrement des réfugiés au moyen d'une présence accrue de notre personnel déployé sur le terrain aux points d'entrée», a-t-il indiqué, ajoutant que «le HCR travaille également avec ses partenaires pour fournir de l'eau, des services d'assainissement et des abris aux réfugiés».
Une «forte» augmentation des arrivées de réfugiés depuis le début de l'année, passées de 1.000 personnes par mois durant le premier trimestre 2015 à plus de 4.000 en avril, a-t-il fait savoir, estimant que plus de 10.000 réfugiés supplémentaires sont actuellement en route vers la région de Gambella.
Le Soudan du Sud a arraché son indépendance au Soudan en 2011, grâce notamment au soutien des Etats-Unis. Mais la guerre civile a éclaté en décembre 2013, lorsque le président sud-soudanais Salva Kiir a accusé son ancien vice-président Riek Machar, qu'il avait limogé, de fomenter un coup d'Etat.
Depuis, les combats ont dévasté les villes du pays, des dizaines de milliers de personnes ont péri, deux millions au moins ont dû fuir leurs foyers, et près de la moitié des 12 millions d'habitants a besoin d'aide pour survivre, selon l'ONU, qui abrite dans ses bases quelque 100.000 personnes trop effrayées par les combats et les tueries pour oser rentrer chez elles. Plus de deux millions de Sud-Soudanais ont fui les combats, dont plus de 520.000 dans les pays voisins: Ethiopie, Soudan, Kenya et Ouganda.