Burundi : 600 personnes interpellées depuis le début des manifestations

Publié par DK News le 02-05-2015, 15h16 | 42

Près de 600 personnes ont été interpellées au Burundi au cours des manifestations contre un troisième mandat du président Pierre Nkurunziza qui secouent plusieurs quartiers de la capitale depuis six jours, a annoncé vendredi le porte-parole de la police.

«Depuis le début des soulèvements dans Bujumbura dimanche jusqu'à aujourd'hui en milieu d'après-midi, la police a interpellé 577 personnes dans différents quartiers», a annoncé Pierre Nkurikiye.

«Parmi eux, 244 ont déjà été transférés au parquet, 150 sont en train d'être entendus par la police et le reste, soit environ 183 personnes, a été relaxé par la police après interrogatoire», a-t-il poursuivi.
Parmi les personnes libérées figurent 83 mineurs et 6 filles, selon la même source.

Mercredi, la porte-parole du parquet burundais, Agnès Bangiricenge, avait précisé que toutes les personnes déjà «arrêtées dans le cadre de ces manifestations depuis dimanche ont été inculpées de participation à un mouvement insurrectionnel».

Elles risquent des peines allant de 5 ans de prison à la perpétuité.  Six civils et un soldat ont été tués durant ces six jours de protestations contre un nouveau mandat de Nkurunziza, tandis que 66 civils ont été blessés, selon un bilan fourni par la Croix-rouge du Burundi.Une partie des blessés l'ont été par arme à feu, la police burundaise n'hésitant pas à tirer à balles réelles.

Pierre Nkurikiye parle quant à lui d'une cinquantaine de policiers blessés à ce jour.Vendredi, des manifestations ont été signalées dans plusieurs quartiers de Bujumbura - à Musaga, Cibitoke, Kanyosha notamment - mais elles se sont déroulées jusqu'ici dans le calme.

Trois morts dont deux policiers dans des attaques

Trois personnes dont deux policiers ont été tuées et plusieurs personnes blessées vendredi soir dans deux attaques dans des quartiers de Bujumbura, selon la police et des témoins.L'attaque mortelle s'est déroulée vers 19H30 à Kamenge, dans la périphérie nord-est de la capitale, un quartier épargné par la contestation.

Selon le directeur-général de la police, deux policiers ont été tués et un blessé. Un habitant de Kamenge, qui s'est présenté comme membre des forces de sécurité, a indiqué qu'un civil avait aussi été tué et deux autres blessés. Trois autres policiers ont été blessés dans une attaque quasi-simultanée dans le centre-ville, selon le directeur de la police.