
Le métier de reporter de guerre et la révolution égyptienne ont suscité lundi l'attention du public des 5e Journées cinématographiques d'Alger (JCA) à travers «War Reporter» du tunisien Mohamed Amine Boukhris et «Avant le Printemps» de l'égyptien Ahmed Atef.
Le documentaire tunisien et le long métrage de fiction égyptien qui font partie du programme «Spécial révolution arabe» des JCA ont offert au public deux approches cinématographiques différentes d'une période historique récente durant laquelle 201 journalistes ont trouvé la mort en faisant leur métier.
«War Reporter», un documentaire de 52 minutes du réalisateur tunisien Mohamed Amine Boukhris explore les facettes du métier de reporter de guerre de 2011à 2013 dans les pays du monde arabe en proie à de violents conflits.
La caméra de Amine Boukhris s'attache à quelques uns de ces journalistes d'élite, qui pour informer le monde sur la situation des «êtres opprimés de la planète» n'hésitent pas à mettre leur propre vie en danger.
«Ce n'est pas qu'un travail, filmer est ma vie» déclare l'un d'eux qui pourtant déplore comme ses collègues les traumatismes psychologiques importants inhérents à la profession.
Malgré les pertes humaines très courantes déplorées par la profession, les témoins interrogés expriment leur attachement à une vocation tellement éprouvante qu'ils en expriment la peur de perdre leur humanité.
Avec une approche plus tendre de réalités tout aussi cruelles «Avant le Printemps» de Ahmed Atef, projeté pour la première fois à Alger est le second d'une trilogie sur les «printemps arabes» selon le réalisateur.
Consacré aux quelques jours qui ont précédé le 25 janvier 2011, le film retrace les efforts d'un groupe de jeunes blogueurs cairotes qui au lendemain des législatives de 2010 et en admiration devant la révolution tunisienne, s'unissent pour organiser le méga-rassemblement de la Place Tahrir.
Inspirés de faits et de personnages réels le film fait voyager le spectateur à travers une Egypte ou les conflits sociaux et la répression policière rendent l'existence irrespirable.
Un long débat avec le réalisateur du film a suivi cette projection. Les 5e Journées cinématographiques d'Alger se poursuivront jusqu'au 12 novembre à la salle El-Mougar.