Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique Mohamed Mebarki a affirmé lundi à Alger que la rentrée universitaire 2014-2015 se déroulait «normalement» dans tous les établissements universitaires à travers le pays.
Dans un entretien à l'APS (texte integral sur www.aps.dz), le ministre a souligné que la rentrée universitaire 2014-2015 -qui a débuté cette année plus tôt que les années précédentes (le 7 septembre)- se déroulait «normalement», ajoutant que toutes les conditions étaient réunies à cet effet notamment avec la reprise des services de restauration, d'hébergement et de transport depuis le 1er septembre.
Le déroulement des examens de rattrapage à la fin de l'année écoulée et le recul du taux de transfert du fait que la plupart des nouveaux étudiants ont été orientés vers l'une des trois premières filières de leur choix, ont également aidé à débuter l'année universitaire dans les délais fixés, a-t-il souligné.
Concernant les nouvelles structures du secteur, M. Mebarki a précisé que le réseau des campus universitaires a connu au début de cette rentrée universitaire «une évolution notable» après l'ouverture de nouvelles structures telles que l'Ecole nationale supérieure polytechnique, l'Ecole nationale supérieure de biotechnologie à Constantine et trois facultés de médecine à Ouargla, Laghouat et Bechar.
La rentrée universitaire 2014-2015 a été par ailleurs marquée par l'élargissement de la carte des filières à inscription nationale ce qui porte à 41 le nombre des filières d'excellence outre la réorganisation du secteur de l'enseignement supérieur dans la wilaya d'Alger par le transfert de quatre écoles supérieures nationales à Koléa (Tipaza).
Il s'agit de l'Ecole supérieure des études commerciales, l'Ecole supérieure de commerce, l'Ecole nationale supérieure des statistiques et de l'économie appliquée et l'Ecole supérieure du management outre le transfert des facultés des sciences médicales et de droit à leurs nouveaux sièges.
Parmi les nouvelles mesures engagées, figure également l'élargissement de la mesure de découpage qui englobera l'université d'Es-senia (Oran) qui rejoindra les autres universités touchées par cette mesure comme les universités d'Alger,Blida et Constantine, a indiqué M. Mebarki qui précise que cette mesure sera promulguée prochainement dans le cadre d'un décret ministériel.
Il convient de rappeler dans ce sens que la mesure du découpage qui s'inscrit dans le cadre de l'approfondissement du processus de réforme concerne les universités dont le nombre d'étudiants dépasse les 25.000, et ce dans le but d'une meilleure gestion.A souligner également que l'année universitaire 2014-2015 connaîtra le renforcement des infrastructures pédagogiques après la réception de 62.500 nouvelles places pédagogiques portant la capacité d'accueil à 1.250.000 places pédagogiques.
Le nombre d'étudiants inscrits a atteint 1.330.000, soit une augmentation de 5,13% par rapport à l'année précédente. Concernant les critiques faites sur le système LMD, M. Mebarki estime qu'il «est prématuré de faire une évaluation objective définitive» d'autant plus que le secteur fonctionne toujours avec ce système et le système classique.
Il a rappelé toutefois que le système LMD fait l'objet d'une évaluation périodique par des équipes pédagogiques qui formulent les propositions et apportent les améliorations à même de réaliser l'objectif escompté par cette réforme engagée en 2009.
A une question relative au repli des mouvements de protestation qui avaient marqué dans le passé le secteur de l'enseignement supérieur et menés par les représentations estudiantines et les syndicats d'enseignants, M. Mebarki a souligné que «ce calme relatif ne signifie pas que tous les problèmes ont été résolus» cependant, «l'adoption d'une démarche basée sur l'implication effective de tous les partenaires dans la gestion du secteur s'est avérée efficiente».
Il a indiqué dans ce domaine que '« les problèmes de l'université aussi nombreux soient-ils, eu égard au poids stratégique du secteur, trouveront toujours des solutions dans le cadre du dialogue et de la concertation afin d'éviter l'impasse».4000 projets de recherche universitaire en post-graduation enregistrés annuellement.
Concernant la recherche scientifique, le ministre a fait savoir que quelque 4000 projets de recherche universitaire en relation avec la formation en post-graduation sont enregistrés annuellement outre 2200 projets relatifs aux besoins du secteur économique réalisés dans le cadre du précédent plan quinquennal sur la recherche et le développement technologique, M. Mebarki a précisé que son secteur a recensé 2200 recherches dans le cadre du précédent plan quinquennal dont 300 peuvent etre retenus dans le cadre de la valorisation des résultats de la recherche.
Le ministre a relevé l'existence de 100 projets en cours de valorisation au niveau de l'Agence nationale de valorisation des résultats de la recherche, en prévision de la création de 10 start-up.Le ministre a évoqué par ailleurs la question relative au classement des universités au niveau mondial. Il a souligné à ce propos que les efforts des chercheurs universitaires «ont commencé à porter leurs fruits» à travers «l'amélioration de la visibilité et du classement de l'université algérienne au niveau international».
Le ministre s'est appuyé dans ses propos sur le classement publié sur le site spécialisé dans l'évaluation de la visibilité des universités (Webotmetrics Ranking of world universities» qui a touché 13000 universités dont 73 établissements universitaires algériens.
Selon ce classement, l'université de Constantine I se positionne à la 1ère place au niveau maghrébin, à la 28 ème au niveau africain et à la 2256 place au niveau mondial, enregistrant une progression de 183 places par rapport au classement de janvier 2014. L'université de Ouargla a été classée à la 2ème place au niveau maghrébin, à la 30ème au niveau africain et à la 2306 ème place au niveau mondial, marquant une progression de 1315 places, a indiqué le premier responsable du secteur.
Selon le dernier classement annuel de l'Institut espagnol de recherche «SCIMAGO», spécialisé dans le classement des universités sur la base de la production scientifique, l'innovation et le développement technologique publié le mois en cours et ayant touché 5100 établissements universitaires, l'université des Sciences et Technologies Houari Boumediene se place à la 290ème place en ce qui concerne l'innovation, à la 380 place pour ce qui est du développement technologique et à la 1400 place concernant la production scientifique.
L'université de Blida I se positionne à la 290ème place en ce qui concerne le développement technologique.S'agissant de la coopération scientifique avec des universités étrangères, M. Mebarki a fait savoir que 1512 conventions ont été conclues avec des universitaires étrangères représentant 65 pays. Au total 2400 conventions ont été enregistrés, a-t-il précisé, si on prend en considération celles en phase de finalisation.
Ouverture du secteur au privé: la tutelle n'a été destinataire, à ce jour, d'aucune demande
Evoquant l'ouverture du secteur au privé, son premier responsable a affirmé que la tutelle «n'a reçu à ce jour aucune demande pour la création d'un établissement privé» dans le cadre de l'ouverture du secteur aux privés, soulignant que «le premier cahier de charges a été retiré depuis un mois seulement».
Un travail est en cours actuellement pour achever le dispositif d'encadrement de ce genre d'initiative à travers la création d'une commission qui sera chargée d'étudier et d'ouvrir les dossiers qui seront présentés à la tutelle, a indiqué le ministre.
Ce dossier a été l'une des préoccupations posées par le patronat au cours de la dernière tripartite, a souligné le ministre qui a affirmé que le ministère de l'Enseignement supérieur «ne voit aucun inconvénient à l'ouverture d'instituts privés, à condition qu'une telle entreprise soit conforme au cahier de charges arrêté à cet effet».
Le ministre a tenu a souligner que les établissements privés qui se prétendent des établissements de formation supérieure, ne sont pas agrées pour ce mode de formation, «ce qui signifie que leurs diplômes ne sont pas «reconnus par l'Etat». Pour plus de détails, M. Mebarki a indiqué que plusieurs établissements privés prétendant offrir une formation supérieure ont reçu l'agrément du ministère de la formation professionnelle, selon un cahier de charges qui définit leur champs d'action qui n'a rien avoir avec le secteur de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Ce sont des établissements «hors la loi», a-t-il martelé.
Pour remédier à cette situation, le ministère de l'Enseignement supérieur effectue des contacts avec le ministère de la formation professionnelle afin de mener des campagnes d'inspection au niveau des instituts concernés, a ajouté M. Mebarki. Concernant certains instituts étrangers qui décernent des diplômes non reconnus par le ministère, M. Mebarki a souligné l'importance de ce dossier pour son secteur, au regard de sa relation directe avec la crédibilité de l'université algérienne.
Dans ce cadre, le ministre a souligné «le souci» de la tutelle de protéger de la nomenclature des diplômes nationaux notamment avec la prolifération d'établissements d'enseignement supérieur dont le seul souci est de s'enrichir en offrant des formations à distance sanctionnées par des diplômes qui ne prennent pas en considération les exigences académiques ainsi que d»autres formations non résidentielles dispensées par des universités étrangères en dehors de leurs pays d'origine.