Le para-athlétisme algérien, représenté par 20 athlètes dont 7 filles aux 17ès Jeux Paralympiques de Paris (28 août-8 septembre), ambitionne d'étoffer son palmarès et confirmer son statut de porte-drapeau du handisport algérien.
A Paris, l'objectif de cette discipline est d'obtenir un maximum de podiums, comme à son habitude, avec le souhait "d'améliorer la performance réalisée à Tokyo-2020", ou trois athlètes avaient brillé en décrochant l'or. Les lanceuses Safia Djelal (poids/F57), et Asmahane Boudjadar (poids/F33) et la découverte des jeux, Athmani Skander Djamil (400m), qui avait décroché également l'argent au 100m.
Depuis l'épopée du défunt Mohamed Allek (auteur de cinq titres paralympiques: 100m, 200m et 400m et une bronze), plusieurs athlètes algériens ont pris la relève de fort belle manière, à l'image des lanceurs Bettina, Medjmedj Nadia, Nassima Saifi, du sprinteur Samir Nouioua et du demi-fondiste Abdellatif Baka.
Seule discipline en Algérie à avoir été sacrée dans ses huit participations de suite aux JP (Atlanta 96, Sydney 2000, Athènes 2004, Pékin 2008, Londres 2012, Rio 2016 et Tokyo 2020), le para-athlétisme jouit, en outre, du statut de la discipline la plus titrée aux JP avec 75 médailles (23 or, 22 argent et 30 bronze), suivi du judo avec 4 médailles d'or décrochées par Nine Messaoud, Sid Ali Lamri, Mouloud Nora et Chérine, et deux de bronze de Zoubida Bouazoug et Chérine.
Lors de la 17e édition des JP, la mission des coéquipiers de Skander est d'être à la hauteur des ambitions du para-athlétisme algérien, toujours avide de meilleurs résultats. Pour ce faire, la sérénité et l'optimisme sont de rigueur chez les 20 athlètes dont certains vont découvrir les jeux pour la première fois, à l'image de Benallou Bakhta (javelot), Missouni Abdelhak (Club) et Fakhr Eddine Thelaidjia (sprinteur).
Sous la houlette de treize entraîneurs et un staff technique expérimenté, la sélection algérienne a effectué une bonne préparation, concoctée par la direction technique nationale. Avant de rallier Paris, les athlètes algériens ont peaufiné leur préparation à Alger et à l'étranger, avec une série de regroupements. Au vu des résultats obtenus lors des dernier Mondial à Kobé au Japon et du ranking des athlètes, les techniciens n'ont pas hésité à pronostiquer "une performance honorable", à Paris. Un succès des athlètes comme Athmani Skander Djamil, Safia Djelal, Nassima Saifi, à titre d'exemple, constituera une motivation supplémentaire pour les autres, notamment ceux qui découvrent les jeux, un rendez-vous d'une autre dimension.
Mohamed Allek, l'inoubliable légende du handisport algérien
Les Jeux Paralympiques d’été qui débuteront mercredi à Paris présente une opportunité pour évoquer l'épopée du défunt Mohamed Allek, grande et inoubliable légende qui a écrit son nom en lettres d'or dans les manuels du handisport algérien, africain et mondial.
Ce grand athlète para-athlétisme est le premier dans l’histoire de l’handisport algérien a porté plusieurs fois haut et fort l’étendard national sur les podiums des pistes les plus prestigieuses du monde, là où il a concouru et triomphé.
Il a été champion paralympique et du monde et recordman du monde sur les distances (100m,200m et 400m), un parcours extraordinaire caractérisé par une domination sans partage dans sa catégorie. Son parcours a suscité une grande fierté pour sa famille, ses proches, mais aussi tous les Algériens qui l’ont vu faire retentir avec fierté l’hymne national "Kassaman" dans les plus grands stades du monde.
La date du 28 août 2003 restera à tout jamais gravée dans la mémoire du handisport algérien, et durant laquelle, le défunt Allek avait réalisé l'un de ses multiples exploits (médaille d’or sur la distance de 400 m + un record du monde), au stade mythique de Paris Saint-Denis (France), qui accueillera les 17es Jeux paralympique-2024.
L'athlète algérien avait engrangé durant son parcours inégalé jusqu’à aujourd’hui plus de 60 médailles d’or, une argent, deux bronze et 15 records du monde, une performance digne d'une grande légende qui a repoussé les limites de l'impossible.
Mohamed Allek, décédé en mars 2016 suite d’une maladie, aurait eu à fêter ses 50 ans durant ces Jeux. Son parcours a été certes bref, mais exceptionnellement lumineux, puisqu’il a régné en maître absolu sur toutes les courses et dans tous les circuits des compétitions où il avait concouru. Durant sa carrière sportive ( Athlète d'élite de haut niveau) 1994/ 2008, Mohamed Allek a décroché pas moins de 60 médailles d'or à l'international, dont 05 médailles d'or aux Jeux Olympiques, 06 médailles d'or aux Championnats du Monde et 32 médailles d'or aux Championnats Arabo-Africains, Africains, Maghrébins et diverses Compétitions/Meetings internationaux, avec à la clef un record, pratiquement, à chaque course, soit au total 15 records du monde, dont certains ont duré plus de dix ans avant d'être battus.
Par ses exploits sportifs inégalés, Mohamed Allek a consacré le postulat du courage, du dépassement de soi, de l’exaltation de l'effort et de la volonté. Sa capacité à transcender toutes les barrières physiques, mentales, psychologiques, a fait de lui un prodigieux sportif handicapé qui marquera pour toujours de son empreinte l'histoire de l’handisport en Algérie.
Il sera celui qui a véritablement tracé la voie royale de l'espoir, de la fierté et de la dignité, pour toute une jeunesse du pays. Il pouvait constituer aujourd'hui avec les autres Champions anciens et futurs, valides et handicapés, le vecteur du "soft power du sport" par excellence au service de l’Algérie Nouvelle.