La communauté internationale a vivement condamné les propos jugés inacceptables d'un responsable sioniste qui a jugé "justifié" de priver les deux millions d'habitants de la bande de Ghaza d'aide alimentaire, y voyant "un aveu explicite" d'adoption par l'entité sioniste de la politique de génocide, et soulignant qu'affamer les Ghazaouis "est un crime de guerre".
Les déclarations de ce responsable sioniste ont immédiatement fait réagir les dirigeants palestiniens. Dans un communiqué, publié par l'agence de presse palestinienne Wafa, le ministère des Affaires étrangères et des Expatriés a condamné les propos de ce responsable selon lesquels "il pourrait être justifié et moral de laisser mourir de faim deux millions de civils".
Selon le ministère, cette déclaration "est une violation flagrante des règles du droit international et des principes d'humanité", et constitue "un défi flagrant à la Cour internationale de justice (CIJ) et à ses ordonnances".
Et de poursuivre dans son communiqué qu'une telle déclaration "est considérée comme un mépris direct des décisions de légitimité internationale et du consensus international sur la protection des civils et la garantie de leurs besoins humanitaires fondamentaux".
Le MAE palestinien a appelé la Cour pénale internationale (CPI) à "émettre un mandat d'arrêt contre (le responsable sioniste) pour avoir approuvé et soutenu la politique de génocide", appelant aussi l'ensemble de la communauté internationale à "condamner cette position".
Pour rappel, le procureur de la CPI, basée à La Haye, Karim Khan, a déposé le 21 mai dernier des demandes d'émission de mandats d'arrêt contre plusieurs responsables sionistes dont le dénommé "Netanyahu", les accusant notamment d'avoir affamé des civils palestiniens comme moyen de guerre.
A l'étranger, les propos du responsable sioniste concernant la famine à Ghaza, en proie à une agression génocidaire depuis le 7 octobre 2023, ont provoqué un tollé.
Ainsi, l'Union européenne (UE) a fermement condamné cette énième position sioniste hostile à l'égard des Palestiniens, appelant l'entité sioniste à "prendre sans équivoque ses distances" avec les déclarations du responsable sioniste.
"Cette déclaration du (responsable sioniste) selon laquelle +il pourrait être justifié et moral+ de laisser (l'entité sioniste) +faire mourir de faim deux millions de civils+ est plus qu'ignominieuse", s'est indignée l'UE dans un communiqué publié mercredi soir.
Pour sa part, le Département d'Etat américain s'est dit "consterné", soulignant le caractère "nuisible et troublant" de telle rhétorique.
La France a, elle aussi, dans un communiqué de son ministère des Affaires étrangères exprimé sa "profonde consternation" face aux propos "inacceptables" du responsable sioniste et rappelé, à cet effet, que l'entité sioniste "doit respecter l'ordonnance de la CIJ du 26 janvier dernier, exigeant de prendre les mesures nécessaires pour se conformer à ses obligations".
En soulignant l'urgence humanitaire à Ghaza, la France a rappelé aussi que fournir une aide humanitaire à deux millions de civils en détresse est une "obligation" en vertu du droit international humanitaire et que la CPI est actuellement saisie de la situation en Palestine, et que son procureur a souligné que bloquer l'acheminement des secours pourrait constituer "un crime de compétence de la CPI".
Le communiqué du ministère a, en outre, souligné "l'urgence" de finaliser un accord de cessez-le-feu pour alléger les souffrances des habitants de Ghaza tout en facilitant l'aide humanitaire massive nécessaire.
En Grande-Bretagne, le ministre des Affaires étrangères David Lammy a fustigé le responsable sioniste pour avoir déclaré qu'il "pourrait être moral" d'affamer les Ghazaouis. Sur la plateforme "X", Lammy a déclaré: "Le droit international ne pourrait pas être plus clair : affamer délibérément des civils est un crime de guerre". Il a appelé aussi l'entité sioniste à "condamner" de tels propos.
Le ministère allemand des Affaires étrangères a, lui aussi, condamné les déclarations du responsable sioniste sur la famine à Ghaza. Un porte-parole du ministère à Berlin a dit à ce sujet mercredi: "Les déclarations du (responsable sioniste) sont totalement inacceptables et exaspérantes. Nous les rejetons dans les termes les plus fermes".
Le porte-parole a ajouté : "C'est un devoir humanitaire et un principe fondamental du droit humanitaire international que même en temps de guerre, les civils doivent être protégés et doivent avoir, par exemple, le droit d'accéder à l'eau et à la nourriture".
Pour rappel, plusieurs experts des droits de l'Homme de l'ONU ont accusé récemment l'entité sioniste de mener "une campagne de famine intentionnelle et ciblée" qui a entraîné la mort notamment d'enfants à Ghaza, en proie à des agressions sionistes barbares depuis le 7 octobre 2023 ayant fait jusque-là, 39.699 martyrs et 91.722 blessés.
"Nous déclarons que la campagne de famine intentionnelle et ciblée contre le peuple palestinien est une forme de violence génocidaire et a entraîné une famine dans toute la bande de Ghaza", avaient déclaré dix experts indépendants des Nations unies, dans un communiqué, relayé par des médias.
Le Programme alimentaire mondial (PAM) avait, de son côté, tiré la sonnette d'alarme en indiquant récemment qu'"un demi-million de personnes dans la bande de Ghaza sont confrontées à des niveaux de faim catastrophiques".
Début juin dernier, le Bureau des médias à Ghaza avait, quant à lui, averti que plus de 3.500 enfants palestiniens confrontés à une malnutrition aiguë, risquaient de mourir à Ghaza, "ce qui les expose à la mort, à des maladies infectieuses et retarde leur croissance et leur développement".