L'apparition de ganglions chez l'enfant peut être angoissante pour les parents. Qu'est-ce que cela traduit et dans quel cas faut-il solliciter l'avis d'un médecin ? On fait le point avec le Dr Benjamin Azémar, pédiatre au CHU de Saint-Denis-de-La-Réunion.
Au naturel, les ganglions, qui ont la forme d'un haricot, mesurent à peine quelques millimètres. Ils sont les relais et les filtres du système lymphatique, réseau dont l'une des fonctions majeures est de nous fournir les globules blancs qui nous permettent de nous défendre face aux agents pathogènes. "Si les ganglions grossissent quand il y a une infection virale, c'est justement parce qu'ils reflètent l'activité des cellules immunitaires. Ils sont en quelque sorte les éboueurs ou la déchetterie de l'organisme" explique le Dr Benjamin Azémar, pédiatre au CHU de Saint-Denis-de-La-Réunion et auteur de Les conseils du pédiatre en situation d'urgence : que faire ? quand consulter ? (éd. Vigot).
OÙ SE TROUVENT LES GANGLIONS ?
On peut les retrouver à divers endroits : dans le cou, à l'arrière du crâne, au-dessus des clavicules ainsi qu'au niveau de l'aine et sous les aisselles. S'il est fréquent qu'ils deviennent volumineux chez les juniors, spécialement à l'âge préscolaire et à la maternelle, c'est parce que leur corps "fait connaissance" avec un certain nombre de souches virales, contrairement à celui des adultes qui y est plus habitué. "L'enfant est aussi plus sujet à attraper ces germes, car il est en collectivité et s'autorise davantage de promiscuité avec ceux qu' il côtoie" précise le médecin.
COMMENT ÇA SE SOIGNE ?
Lorsqu'elles sont de petite taille, mobiles, bilatérales, non douloureuses et sans modification de la peau, ces excroissances ne présentent généralement aucun caractère de gravité. Les rhumes et les mononucléoses infectieuses en sont ainsi de gros pourvoyeurs, mais ils sont dans ces cas complètement bénins. Il suffit alors de soigner les symptômes (fièvre, écoulement nasal, etc. ) qui leur sont associés pour que l'enfant aille mieux et que les ganglions régressent spontanément dans les jours qui suivent.
>> Il est en revanche conseillé de les faire examiner par un médecin lorsque l'un ou plusieurs d'entre eux sont très proéminents, font mal et restent à l'identique plusieurs semaines sans diminuer ni disparaître. Cela peut d'abord indiquer qu'ils sont surinfectés, quelle qu'en soit la cause initiale.
QUAND FAUT-IL S'ALARMER ?
Soyez particulièrement vigilant si vous observez une lésion cutanée à proximité ou s'ils sont survenus à la suite d'un traumatisme. "En présence d'un gros ganglion purulent et assez moche sur le bras, on peut par exemple suspecter une maladie des griffes du chat" détaille notre expert. Beaucoup plus rarement, un gonflement de ce type peut être le signe d'une affection plus sévère, d'origine tumorale, comme le lymphome ou la leucémie, inflammatoire, style arthrite juvénile idiopathique ou syndrome de Kawasaki ou auto-immune, à l'instar du lupus.
"Si un ganglion est isolé, s' il dure longtemps, les parents ne doivent pas hésiter. Il faut consulter" conclut le pédiatre.