Les femmes ronflent autant que les hommes

Publié par DK NEWS le 02-08-2024, 14h56 | 10

Non, les ronflements ne sont pas l'apanage des hommes. Seulement, les femmes, elles, auraient tendance à sous-estimer leurs grondements sonores pendant la nuit, selon une étude israélienne.

C'est un phénomène réputé comme étant plutôt masculin. Mais les femmes ronflent finalement autant (et aussi fort) que les hommes, viennent de démontrer des chercheurs israéliens. Ils ont analysé les bruits nocturnes de 1 913 participants et participantes, âgés de 49 ans en moyenne, souffrant de troubles du sommeil. Les patients devaient également répondre à des questionnaires d'auto-évaluation de leurs ronflements.

 

ELLES NE L'AVOUENT PAS

Et les résultats, publiés dans le Journal of Clinical Sleep Medecine en mars dernier, sont catégoriques. « Il est apparu que les femmes et les hommes ronflaient autant les uns que les autres », déclare le professeur Nimrod Maimon, pneumologue à l'Université Ben Gourion du Néguev (Israël). Mais il semblerait que la gent féminine l'admette... plus difficilement !

Au total, 88 % d'entre elles souffraient de ronchopathie dans la chambre à coucher, mais seules 72 % l'ont avoué dans le questionnaire. Du côté des hommes, 92,6 % étaient ronfleurs, tandis 93,1 % déclaraient l'être.

L'étude montre aussi que les femmes ont tendance « à sous-estimer l'intensité de ces ronflements », affirme le professeur. Les patientes ronflaient toutefois aussi fort que les hommes, autour de 50 décibels environ - soit le son d'une machine à laver.

 

UN RISQUE D'APNÉE DU SOMMEIL

Si les conclusions font sourire, cette sous-estimation des ronflements peut s'avérer problématique. Ces bruits, parfois dérangeants pour les oreilles du conjoint, se produisent quand les voies respiratoires rétrécissent et que l'air fait vibrer les tissus de la gorge.

Occasionnels, ils ne présentent pas de danger. Mais quand ils sont plus fréquents et forts, ils peuvent être le signe de troubles respiratoires plus importants, comme l'apnée du sommeil.

Les scientifiques israéliens soulèvent l'idée que les femmes sont moins susceptibles de consulter pour ce symptôme.

Elles seraient ainsi sous-diagnostiquées et non prises en charge. Pour Nimrod Maimon, « il s'agirait d'une des barrières qui refrène les femmes de se rendre en clinique du sommeil ».

Toutefois, elles sont de plus en plus à oser le dire. Pour exemple, les rendez-vous pris par les femmes entre 20 et 30 ans dans ces établissements étaient quinze fois plus nombreux en 2012 qu'en 2010, expliquait le Dr Martin Allen, médecin consultant à l'hôpital universitaire de North Staffordshire (Angleterre).