La Haute autorité de santé (HAS) et le Conseil national professionnel de radiologie et d'imagerie médicale publient des recommandations sur les examens à réaliser en cas de troubles de la thyroïde.
Les pathologies de la thyroïde sont diverses : hypothyroïdie (quand la thyroïde tourne au ralenti), hyperthyroïdie (quand elle s’emballe), goitre ou nodules. "La prise en charge de ces pathologies pose des questions de pertinence et de qualité des examens à réaliser » souligne la Haute autorité de santé qui vient de publier, en collaboration avec le Conseil national professionnel de radiologie et d’imagerie médicale , des recommandations sur le recours aux examens.
"Il existe par exemple un recours presque systématique et parfois non justifié à l’échographie en cas d’hyperthyroïdie. Par ailleurs, deux ablations de la thyroïde sur trois sont réalisées sans cytoponction préalable, ce qui conduit à pratiquer des thyroïdectomies pour des nodules bénins qui ne nécessitent pour la plupart qu’une simple surveillance" insiste la HAS.
L’échographie de la thyroïde ne doit pas être systématique
Les anomalies de fonctionnement de la thyroïde sont fréquentes, notamment chez les femmes. Soit la glande sécrète trop d’hormones, et il s’agit d’hyperthyroïdie, soit elle n’en sécrète pas assez et il s’agit d’hypothyroïdie. La HAS précise ses recommandations pour leur prise en charge :
Pour les hypothyroïdies qui sont plus fréquentes, l’échographie n’est en général pas indiquée sauf dans quelques situations (nodule ou adénopathie palpables ; présence de signes de compression qui entraînent une gêne pour avaler, respirer ou parler). L’échographie peut se discuter dans d’autres cas, par exemple lorsque la palpation est difficile ou lorsque le patient présente un facteur de risque de cancer de la thyroïde (exposition à une irradiation durant l’enfance, existence ou antécédent de cancer de la thyroïde chez un membre de sa famille ou certaines maladies génétiques rares).
En ce qui concerne les hyperthyroïdies, l’imagerie n’est pas utile en cas de maladie de Basedow dont la présentation clinique est typique. Mais l’échographie et la scintigraphie sont indiquées dans les autres cas.
La cytoponction doit être systématique en cas de nodules
"Les nodules de la thyroïde sont fréquents, on en trouve jusque chez 50% des personnes en population générale. Ils se caractérisent par une grosseur localisée au niveau du cou dans la glande thyroïde. "Ils sont le plus souvent indolores, ne provoquent pas de symptôme et sont découverts lors de la palpation du cou ou lors d’un examen d’imagerie pour une autre cause (par exemple écho-doppler des carotides, scanner thoracique, etc.)" souligne la HAS.
Dans 90% des cas, les nodules sont bénins et ne nécessitent qu’une simple surveillance. Mais pour mieux les suivre, il est nécessaire de mesurer le degré de malignité des nodules. La HAS rappelle donc que l’échographie est l’examen de référence pour caractériser le nodule et qu’elle doit être couplée à la scintigraphie en cas de TSH basse. Cela permet de déterminer quels nodules doivent bénéficier d’une cytoponction.
>> La cytoponction est un geste simple, généralement peu ou pas douloureux (comparable à une prise de sang), qui consiste à introduire à travers la peau une aiguille très fine dans le nodule. Elle ne nécessite pas d’anesthésie locale, la douleur étant modérée, comparable à celle d’une prise de sang.
"La conduite à tenir ultérieure (nouvelle cytoponction, surveillance clinique et échographique ou chirurgie de la thyroïde) va dépendre des caractéristiques échographiques et des résultats de la cytoponction" explique la HAS.