Le Maroc qui exploite sans vergogne les ressources naturelles du Sahara occidental, depuis des années, compte accélérer sa politique expansionniste à travers le renforcement de "l'attrait des groupes miniers internationaux pour cette région" afin de légitimer et consolider l'occupation militaire de ce territoire.
Signe de l'intensification de cette politique de pillage en règle des ressources du Sahara occidental, l'Office national marocain des hydrocarbures et des mines (Onhym), piloté par Amina Benkhadra, a été chargé, dernièrement, d'octroyer les permis miniers au Sahara Occidental. Auparavant, ces permis étaient gérés par la Direction des mines au ministère de la Transition énergétique et du développement durable au Maroc, dirigé par Leïla Benali.
L'implication de l'Ohnym a pour objectif de "renforcer l'attrait des groupes miniers internationaux pour cette région", explique un média français, affirmant que les services de Amina Benkhadra souhaitent "multiplier les coentreprises avec des juniors d'exploration minières, afin de mutualiser les risques".
L'appropriation du Sahara occidental par le Maroc avec l'exploitation de ses ressources naturelles ne date pas d'hier. Durant de longues années, l'occupant marocain exploite illégalement les richesses du territoire contribuant, ainsi, à prolonger le conflit et les souffrances du peuple sahraoui.
L'exemple du phosphate est emblématique. En 1947, les Espagnols découvrent un gisement qu'ils baptisent Phosboucraa, où le minerai est d'extraction facile, pratiquement à ciel ouvert. Depuis le départ des Espagnols, le minerai de Boucraa est exploité puis commercialisé à travers le monde par l'Office chérifien du phosphate (OCP) dont le roi Mohamed VI est actionnaire.
Pourtant, le Sahara occidental est inscrit sur la liste de l'ONU des territoires non autonomes dès1963. Autrement dit, le Maroc n'est pas souverain sur le Sahara occidental. Il n'en est pas non plus la puissance administrante, puisque l'Espagne conserve ce statut depuis 1965. Le Maroc est donc la puissance occupante, administrant la population et exploitant illégalement les ressources de ce territoire.
Ses efforts sont soutenus par un bon nombre d'entreprises internationales qui tirent profit du conflit. Ces entreprises actives au Sahara Occidental créent des emplois pour les colons marocains présents illégalement, à la fois par des investissements directs et par les exportations des produits vers des pays étrangers, en violation des Conventions de Genève.
Le gouvernement norvégien a, d'ailleurs, qualifié l'exploration pétrolière du Maroc au Sahara Occidental de "violation particulièrement grave des normes éthiques fondamentales", estimant que "cela peut renforcer les revendications de souveraineté du Maroc et contribuer ainsi à saboter le processus de paix de l'ONU".
Pire encore, il y a quelques années, une fuite du ministère marocain des Affaires étrangères montre de quelle façon le Maroc utilise les ressources naturelles du Sahara Occidental pour entraîner d'autres pays dans sa propre occupation illégale du Sahara Occidental à travers l'implication d'entreprises étrangères dans le pillage.
Alors que le Maroc finance l'occupation en usurpant les ressources du pays, les Sahraouis sont pour la plupart contraints de vivre dans des conditions misérables et sans aucun bénéfice des activités commerciales rentables menées dans leur pays.
Le Comité des droits économiques, sociaux et culturels et le rapporteur de l'ONU sur le droit à l'alimentation ont tous deux souligné que les Sahraouis étaient touchés par la pauvreté et ne récoltaient en rien les bénéfices des investissements considérables réalisés sur leurs propres terres.
En 2016, le Comité des droits de l'Homme des Nations unies a souligné la nécessité d'obtenir le "consentement préalable, libre et éclairé du peuple sahraoui à la réalisation de projets de développement et d'opérations d'extraction (de ressources)", après avoir examiné la copie du Maroc au titre du Pacte international relatif aux droits civils et politiques.
Par ailleurs, le Maroc qui profite de l'exploitation du Sahara occidental qu'il maintient sous occupation, ne gère pas les ressources du territoire de manière durable. Une analyse indépendante de 2011 commandée par l'UE, a démontré l'épuisement quasi total des stocks de poissons au large du Sahara Occidental.
Un autre rapport d'évaluation de 2017 de l'UE sur l'accord de pêche UE-Maroc a révélé qu'à l'exception des sardines, toutes les espèces pélagiques au large des cotes du Sahara Occidental - étaient sur-exploitées, à la suite d'années de pêche intense par les flottes locales, européennes et autres étrangers.
La situation n'est guère meilleure dans d'autres secteurs. L'agriculture dans le désert n'est pas une entreprise durable.
"Les réserves d'eau souterraines dans la zone autour de Dakhla, qui devraient être utilisées au profit des personnes qui y vivent, sont en voie d’épuisement du fait de l'agro-industrie", avait alerté l'Observatoire Western Sahara resource watch (WSRW).
Selon cet observatoire, les travailleurs du phosphate, au Sahara Occidental se sont plaints du risque sanitaire auquel ils sont exposés. Mais l'OCP nie que les sous-produits toxiques de l'industrie du phosphate causent des maladies et la mort, et ont des effets désastreux sur l'environnement.